«Les africains sont mis en valeur dans les vidéos de Daech»

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La propagande du groupe terroriste Daech (Etat islamique) cible de plus en plus les Africains. Les vidéos diffusées par les terroristes constituent des armes médiatiques destinées à recruter de nouveaux adhérents sur ce continent. La propagande essaie de mettre en scène les terroristes d’origine africaine.

Les vidéos elles-mêmes semblent évoluer et devenir plus dangereuses du point de vue de l'influence sur les victimes potentielles. Quelles sont donc les particularités de ces outils de propagande de Daech?

«L'Etat Islamique est en logique de concurrence avec Al-Qaïda, et un des objectifs, c'est effectivement plutôt une nécessité, dans les années qui viennent — il y a des grosses réserves démographiques en Afrique Noire — c'est d'être présent en Afrique, et, si possible, arriver dans des pays ou Al-Qaïda n'est pas encore présente», raconte Romain Caillet, spécialiste français du djihadisme, dans un entretien accordé à Sputnik.

M.Caillet souligne que dans cette situation, la Libye est un endroit qui attire actuellement les terroristes africains dans une mesure particulière.

«De plus en plus, les noirs africains sont mis en valeur dans des vidéos de l'Etat Islamique. C'est très simple pour les africains de rentrer sur le territoire libyen. Ils passent par les filières d'immigrés clandestins, il n'y a rien de plus naturel pour un Sénégalais, pour un Kenyan, pour un Nigérian de se rendre en Libye: quand ils passent les frontières, tout le monde pense que ce sont des immigrés clandestins», explique l'interlocuteur de Sputnik.

Une particularité très importante de la propagande de Daech consiste à essayer de persuader les adhérents potentiels que les activités terroristes se marient normalement avec la vie tranquille quotidienne.

«Pour les attirer, ils montrent qu'ils vivent dans de beaux logements. (…) C'est un peu comme les djihadistes français qui, après l'été 2013, montraient des vidéos prises dans des villas avec des piscines, etc., pour inciter d'autres djihadistes de les rejoindre», souligne M.Caillet.

Ce qui est également dangereux, c'est l'augmentation du nombre d'éléments techniques qui assurent l'influence psychologique dans les vidéos. Autrement dit, les vidéos sont tournées comme de vrais films, ce qui pourrait malheureusement influencer les spectateurs sensibles.

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