Lors du forum d'affaires "Journée des entrepreneurs: la Russie et le Mecklembourg-Poméranie-occidentale" le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a appelé à mettre fin à l'isolement de la Russie et à entamer un dialogue avec elle, écrit le quotidien allemand Der Spiegel.
Le vice-chancelier a déclaré que Moscou était un partenaire fiable et a souligné la nécessité de la levée progressive des sanctions antirusses. La dernière fois que les sanctions avaient été étendues, M. Gabriel avait fait des déclarations similaires, sans résultat réel. Mais cette fois-ci la réalité pourrait dépasser les paroles.
A la fin du sommet du G7 au Japon, les participants ont déclaré qu'ils continueraient à s'attacher résolument à une position dure dans les relations avec Moscou. La chancelière allemande Angela Merkel est l’un des tenants de cette idée. Pour le moment "on ne doit pas attendre de changements", a-t-elle déclaré, tout en gardant le silence sur le fait que son gouvernement avait longtemps nourri des plans pour atténuer les sanctions antirusses. Les Allemands pourraient commencer à les appliquer cette année, informe Der Spiegel.
Berlin est prêt à céder du terrain à Moscou et à atténuer les sanctions s’il y du progrès dans les accords de Minsk.
"J’ai toujours été convaincu que les sanctions ne sont pas une fin en soi. S’il y a des progrès visibles dans la mise en œuvre des accords de Minsk, on pourra discuter de l’assouplissement des sanctions", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.
Ce sont principalement les pays baltes et la Pologne, "effrayés par l'agression russe", qui se prononcent contre l’initiative de levée des sanctions, de plus le Royaume-Uni pourrait, par ailleurs, quitter complètement l’Union européenne.
Certains gouvernements ne cachent déjà plus leurs positions. Par exemple, le vice-chancelier autrichien Reinhold Mitterlehner s’oppose ouvertement à l'extension des sanctions antirusses dans leur forme actuelle. Le scepticisme envers ces dernières augmente en Italie, en Espagne, en Grèce et au Portugal.
Cette position est soutenue par de nombreux pays d'Europe de l'Est, en particulier par la Hongrie et par la République tchèque, dont les exportations ont considérablement diminué en raison des restrictions commerciales, liées au régime des sanctions.
En France, l’attitude envers cette question a également changé, affirme le journal allemand. Récemment, la majorité des députés de l'Assemblée nationale a voté pour une résolution appelant à la levée des sanctions contre la Russie.
L’une des raisons est le fait que les agriculteurs français souffrent des conséquences des restrictions commerciales. Une autre est le rôle de la Russie dans le conflit syrien. La participation de Moscou est indispensable pour assurer la paix dans ce pays, c’est pourquoi il ne doit pas toujours être insulté, estiment les opposants aux sanctions.