L'Ukraine a trouvé "une réponse cinglante" pour les rappels persistants de Moscou de la dette ukrainienne de 3,75 milliards de dollars (3,26 millions d'euros) à la Russie, rapporte le Financial Times. "Si vous n'aviez pas conquis notre pays, vous auriez alors obtenu votre argent". Ce contre-argument sera présenté par Kiev lors d'un procès prolongé à Londres.
Au cours des dernières années, les pays endettés ont présenté devant le tribunal plusieurs excuses pour que leurs dettes soient effacées. L'Afrique du Sud a refusé de payer la dette de l'époque de l'apartheid, l'Irak — la dette de Saddam Hussein, mais aucun d'entre eux n'a réussi. En 2008, l'Equateur a réussi à éviter de payer en déclarant que le régime précédent, qui s'était endetté, était illégal. La victoire de l'Equateur en 2008 ne fait partie que des quelques exceptions, note le journal.
Kiev compte construire sa défense autour de l'"annexion" de la péninsule de Crimée et de l'implication de la Russie dans le conflit dans l'est de l'Ukraine. Selon le gouvernement ukrainien, cela a rendu le pays incapable de payer sa dette.
Dans tous les cas, le procès risque de compliquer davantage la mise en œuvre des accords de Minsk, craint le Financial Times.
En décembre 2013, Moscou avait acheté des obligations d'Etat ukrainiennes à échéance de deux ans. Plus tard, les nouvelles autorités ukrainiennes ont essayé de présenter la dette comme un simple endettement commercial. Cependant, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé le statut de cette dette comme souveraine. L'Ukraine aurait dû rembourser sa dette avant le 31 décembre 2015 et, actuellement, Kiev est en défaut de paiement pour ces obligations.