De l'autre côté de la frontière, en Irak, des dizaines de milliers de civils sont coincés dans la ville de Fallouja contrôlée par Daech, que les forces irakiennes cherchent à reprendre depuis lundi.
Dans ce contexte de violence accrue, le Haut-commissariat de l'Onu (HCR) pour les réfugiés, les ONG Human Rights Watch et Médecins sans Frontières, ainsi que l'opposition et les militants syriens ont exprimé leurs craintes notamment pour les déplacés autour de la région d'Azaz, dans le nord de la province d'Alep.
Le HCR s'est dit dans un communiqué inquiet pour "les milliers de civils vulnérables affectés par les combats" en mentionnant les 165.000 déplacés d'Azaz. Il a dit avoir alerté sur leur situation les autorités turques, qui refusent depuis des mois d'ouvrir la frontière.
Dans les régions sous son contrôle dans la province de Raqqa, Daech interdit aux civils de partir, et depuis la dernière offensive il a renforcé ces restrictions. Plusieurs civils ont toutefois tenté de fuir à travers le désert en payant des passeurs.
"La violence, la peur et le dénuement forcent les Syriens à faire des choix impossibles", a déploré le patron des opérations humanitaires Stephen O'Brien, alors que le conflit en Syrie a fait plus de 280.000 morts et jeté hors de leurs foyers des millions de personnes depuis 2011.
Les habitants de "quartiers entiers ont été déplacés dans la zone même des combats sans aucune issue sûre pour s'échapper", a-t-il ajouté, après la fuite de centaines de civils des zones périphériques.
L'Onu avait déjà jugé dramatiques les conditions des quelque 50.000 civils coincés à Fallouja, qui manquent de nourriture, d'eau potable et de médicaments.