Cependant, personne n'y prête la moindre attention, écrit Die Welt.
"La Turquie dont le président concentre de plus en plus de pouvoir entre ses mains est soumise en Allemagne à une critique virulente. Quant au royaume saoudien, qui pratique un islamisme radical et qui figure en tête de liste des pays les moins libres du monde, il ne se trouve pratiquement pas ciblé", écrit le journal.
L'Allemagne cherche à "charmer" les Saoudiens pour la simple raison qu'elle en a besoin pour atténuer la crise migratoire. A la différence d'Ankara, Riyad ne peut pas bloquer les flux de migrants se dirigeant vers l'Europe, mais il joue un rôle important dans le règlement du conflit en Syrie. Conflit qui est pour beaucoup dans la crise migratoire.
"C'est la raison pour laquelle le fait que l'Arabie saoudite viole les droits de l'homme depuis des décennies et que son système politique est fondé sur une interprétation radicale et conservatrice de l'islam est complètement ignoré par le gouvernement fédéral allemand", constate Die Welt.
Angela Merkel observe à l'égard de l'Arabie saoudite la même attitude qu'à l'égard de la Turquie: il vaut mieux avoir un allié stable, même autoritaire, que n'avoir pas d'allié du tout. Et c'est logique, car les Saoudiens sont en mesure d'exercer une influence sur les rebelles syriens et de contribuer ainsi au progrès des négociations sur le règlement du conflit en Syrie, conclut le quotidien allemand.