"Les exécutions en Arabie saoudite ont augmenté de façon spectaculaire depuis deux ans et cette tendance ne montre aucun signe de fléchissement", a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.
Selon lui, cette forte hausse des exécutions est d'autant plus affligeante que le système judiciaire saoudien pâtit de défaillances généralisées, qui se traduisent régulièrement par des condamnations à mort prononcées à l'issue de procès manifestement iniques, lit-on dans le communiqué de l'ONG.
"Les autorités saoudiennes doivent cesser de s'appuyer sur ce châtiment cruel et inhumain, et instaurer sans délai un moratoire officiel sur toutes les exécutions", a souligné M.Lynch.
"Ali al Nimr a déjà passé deux ans dans le couloir de la mort. Au lieu de le contraindre à passer un seul jour de plus à attendre son exécution, les autorités saoudiennes devraient annuler sa condamnation et ordonner qu'il soit rejugé dans le cadre d'une procédure respectant les normes internationales d'équité, excluant tout recours à la peine de mort ", a fait remarquer James Lynch.
L'ayatollah Nimr Baqr al-Nimr, oncle d'Ali al-Nimr, avait été condamné à mort en octobre 2014 pour "sédition", "désobéissance au souverain" et "port d'armes" par un tribunal de Riyad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Son arrestation en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu'elle avait provoquées.
Les autorités invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort dans des affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.