Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, l'ambassadeur russe auprès de l'Onu, Vitali Tchourkine, a indiqué que plusieurs sociétés turques approvisionnaient l'Etat islamique (EI ou Daech) en composés chimiques utilisés pour la fabrication d'engins explosifs artisanaux.
"L'analyse des composés chimiques faisant partie des mélanges explosifs utilisés par des terroristes et découverts sur les champs de bataille autour des villes de Tikrit, en Irak, et de Kobané, en Syrie, et l'identification ultérieure des entreprises fabricantes (…) montrent qu'ils ont été soit produits en Turquie, soit livrés dans ce pays sans droit de réexportation", a souligné M.Tchourkine.
Une contrebande d’explosifs et de produits chimiques industriels est organisée au profit de groupes terroristes qui opèrent en Syrie et produisent des bombes artisanales à une échelle "quasi-industrielle". Pour ce faire, les djihadistes utilisent des tonnes de nitrate d’ammonium, de nitrate de potassium, de poudre d’aluminium, de nitrate de sodium, de glycérine et d’acide nitrique en provenance de Turquie.
Au total, 13 sociétés turques se sont révélées, selon différentes enquêtes internationales, être impliquées dans la chaîne d’approvisionnement des djihadistes. La Turquie est le centre de transit le plus important pour les composés utilisés dans la fabrication de bombes artisanales par Daech.