Lors du vote qui s'est tenu dimanche dernier, M. Hofer, candidat du Parti de la liberté (FPÖ), a obtenu 49,7% des suffrages. Pourtant, le candidat des Verts Alexander Van der Bellen a fini par être proclamé vainqueur de la présidentielle autrichienne.
"C'est vrai que le pouvoir du président autrichien est limité. Bien sûr, dans l'éventualité de la victoire de Norbert Hofer, l'Autriche ne se transformerait pas du jour au lendemain en membre de l'UE absolument imprévisible. Néanmoins, lorsqu'en fin de compte Hofer a cédé la victoire au +Vert+ Alexander Van der Bellen, Bruxelles a accueilli la nouvelle avec un grand soulagement", indique l'auteur.
Plusieurs eurodéputés ont appris les résultats des élections avec satisfaction. Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni a même déclaré que l'Europe a "poussé un soupir de soulagement". Cependant, le fait que le candidat du Parti de la liberté a pu réunir sous sa bannière la moitié des citoyens autrichiens est devenu une sorte de "coup de semonce pour l'UE, surtout dans le contexte de la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle en France en 2017".
"La Commission européenne et l'UE ont de graves problèmes avec les Etats membres dont les partis au pouvoir sont hostiles envers l'UE ou les migrants. Par exemple, quand en 2000 le Parti de la liberté autrichien est entré dans le gouvernement de coalition, la réaction de l'UE a été dure. Considérant la position du FPÖ sur les citoyens étrangers, 14 autres pays européens ont décidé de se borner à accueillir l'ambassadeur autrichien au niveau technique, alors que les contacts officiels avec le gouvernement de ce pays ont été reportés. Mais les citoyens autrichiens se sont montrés solidaires de leur gouvernement, et quelques mois plus tard, l'UE a levé ces sanctions contre-productives", rappelle le journaliste.
Depuis lors, l'Union européenne a agi beaucoup plus prudemment. Le fait qu'en 2015 les populistes de droite ont pénétré dans le gouvernement finlandais n'a eu aucune conséquence.
Les accords de l'UE prévoient la possibilité de priver un pays de son droit de vote dans un cas extrême, mais cela constituerait une ingérence tellement flagrante qu'à Bruxelles on la qualifie d'"option nucléaire" et on n'envisage pas d'y recourir.