L'embargo introduit par Moscou en réponse aux sanctions occidentales a eu de grosses conséquences sur l'économie européenne. Les prix de plusieurs produits agricoles ont considérable chuté, affirme l'agriculteur allemand Ludwig Börger dans un entretien au journal Deutsche Wirtschafts Nachrichten.
"En 2013 et 2014, nous avons vu les prix de la production laitière passer au-dessus de la barre des 40 centimes (d'euro, ndlr), avec le prix le plus élevé se chiffrant à 41,2 centimes. Et maintenant, nous sommes à 23 centimes", explique-t-il. "Ce qui n'est pas seulement dû à l'embargo russe, mais l'embargo y joue un rôle crucial".
Le marché russe a toujours eu une grande importance pour l'Allemagne, surtout dans le domaine de la production laitière. La Russie est une importatrice précieuse de fromage alors que l'Allemagne est l'une des plus grandes productrices de ce produit, signale M. Börger.
Pourtant, même si les restrictions sont levées, les agriculteurs allemands auront du mal à retrouver les volumes d'exportation qu'ils avaient jadis avec la Russie.
"Nous n'espérons pas regagner immédiatement la part de marché ou le potentiel de ventes d'antan. Nous ne pouvons pas nous laisser imaginer que nous aurons les mêmes volumes d'exportation que nous avions à l'époque", constate le fermier.
Fin juillet 2014, l'Union européenne et les Etats-Unis, trouvant insuffisantes leurs sanctions contre les personnes physiques et morales russes adoptées sur fond de crise ukrainienne, ont introduit des mesures restrictives contre des secteurs entiers de l'économie russe.
La Russie a riposté, en frappant d'embargo en août 2014 plusieurs denrées alimentaires, notamment les produits laitiers, la viande et les fruits et légumes en provenance de l'UE, du Canada, de l'Australie et de la Norvège. En juin 2015, l'embargo alimentaire russe a été prolongé suite à la prorogation par l'UE de ses sanctions.