"Nous savons que Daech planifie de nouvelles attaques — en utilisant des combattants sur zone, en empruntant les routes qui facilitent l'accès à notre territoire — et que la France est clairement visée", a expliqué M.Calvar, le patron des services de renseignement français, auditionné le 10 mai par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, dont le compte-rendu a été rendu public mercredi.
"Daech se trouve dans une situation qui l'amènera à essayer de frapper le plus rapidement possible et le plus fort possible: l'organisation rencontre des difficultés militaires sur le terrain et va donc vouloir faire diversion et se venger des frappes de la coalition", a-t-il estimé.
"Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikovs (…), nous risquons d'être confrontés à une nouvelle forme d'attaque: une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d'engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d'action étant multiplié pour créer un climat de panique", a-t-il affirmé, un peu moins d'un mois avant le début de l'Euro de football en France.
Si une "stagnation des départs" vers la zone syro-irakienne est relevée, Patrick Calvar constate à "l'inverse davantage d'intentions de retour sur notre sol mais qui sont entravées par la politique de Daech qui considère (…) les intéressés comme des traîtres à exécuter immédiatement".
Le 13 novembre 2015, la France a été secouée par une série d'attaques d'une ampleur sans précédent. Des assaillants ont tué 130 personnes et en ont blessé 352 autres à six endroits distincts, notamment au Bataclan, une salle de spectacles de la capitale. Revendiqués par le groupe terroriste Daech, les attentats ont indigné la communauté internationale et ont incité plusieurs pays à renforcer considérablement leur sécurité.