Le document a récolté 27 votes "pour" (sur 51 membres du conseil) et neuf votes "contre", alors qu'un membre s'est abstenu. La résolution incite à lever les sanctions antirusses et à reconnaître le statut de la péninsule criméenne comme partie intégrante de la Russie.
Selon la résolution, le président du conseil de Vénétie Roberto Ciambetti et le gouverneur de la région Luca Zaia doivent coopérer étroitement avec le gouvernement, le parlement national et les institutions européennes afin de revoir les relations entre la Russie et l'Union européenne, ainsi que favoriser la mise en place d'un comité spécial pour recueillir les signatures en faveur de la levée des sanctions contre Moscou.
La Vénétie exhorte également le gouvernement italien à critiquer la politique étrangère de l'UE à l'égard de la Crimée, discriminatoire, injuste et contraire aux principes du droit international, et à reconnaître la volonté du peuple et du parlement criméen lors du référendum. De même, il est nécessaire que les sanctions antirusses soient levées, car elles ont "de graves conséquences sur l'économie de la région".
Pour préciser, depuis l'imposition des sanctions, l'Italie a perdu 3,6 milliards d'euros à l'exportation.
En ce qui concerne le dossier criméen, l'UE et l'Italie se servent d'une politique de deux poids deux mesures et se laissent guider par leurs motifs géopolitiques, relève le document. C'est la raison pour laquelle ils refusent de reconnaître le droit des nations à l'autodétermination, pourtant mentionné dans les normes du droit international. La reconnaissance du Kosovo ne fait que renforcer l'idée selon laquelle le choix est toujours motivé politiquement.
La Crimée et Sébastopol ont été rattachés à la Russie à la suite d'un référendum tenu en mars 2014. 96,77% des Criméens et 95,6% des habitants de la ville de Sébastopol (ville criméenne avec un statut particulier) ont voté pour le rattachement à la Russie. La péninsule avait été "offerte" à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Aujourd'hui, l'Ukraine continue de considérer ce territoire comme le sien. La majorité des pays occidentaux soutiennent la position de Kiev et ont introduit des sanctions antirusses en 2014.