Pour Anne Fornerod, chargée de recherche au CNRS et spécialiste en droit des religions, le "code des cultes" proposé par M.Copé porte en premier lieu sur la religion musulmane:
"Ce qui est intéressant, c'est l'intitulé qui a été retenu. Effectivement, il parle d'un code de la laïcité et des cultes et rapidement, à la lecture de ces propositions, on s'aperçoit que la religion qui est visé et concerné, c'est l'islam. Il le dit après explicitement dans la deuxième partie", indique Mme Fornerod dans une interview exclusive accordée à Sputnik.
Selon elle, l'ensemble des thématiques avancées par Jean-François Copé sont déjà traitées:
"La loi de 2004, ou encore la question de l'expression de la liberté religieuse dans les services publiques. Il y a depuis 2007 une charte de la laïcité dans les services publics qui règlent ces questions-là. Pour les carrés confessionnels dans les cimetières, il y a eu une circulaire encore en 2008. Pour les lieux de culte et les baux emphytéotiques c'est déjà une réalité, puisque c'est la loi de 2006 qui est mise en œuvre", explique l'interlocutrice de l'agence.
Elle attire en outre l'attention sur la fluidité du terme "communautarisme religieux" employé par M.Copé:
Dans le même temps, elle reconnaît que la question des carrés confessionnels dans les cimetières évoquée par M.Copé constitue une matière "légalement délicate".
"La loi interdit la distinction à raison de la religion dans les cimetières. En revanche, au nom de la liberté religieuse, il y a la possibilité (tout dépend du maire) de regrouper les tombes par confessions. C'est une pratique qu'il pouvait encore qualifier de communautariste, il y a peut-être deux ou trois ans. Là, il y a une tolérance plus grande, puisque c'est un point de ces recommandations. Il propose de permettre les carrés confessionnels dans la limite de ce que permet leur taille ou configuration. Ca, c'est assez nouveau", estime la chercheuse.