"Je vais presser le Congrès de rétablir la peine de mort par pendaison", a déclaré Rodrigo Duterte lors d'une conférence de presse à Davao (sud).
M. Duterte, élu le 9 mai sur un programme populiste et qui a multiplié les propos outranciers, a également annoncé qu'il donnerait à la police le droit de "tirer pour tuer" lors d'opérations contre les criminels et ceux qui résisteraient par la violence aux arrestations.
"Si vous résistez, si vous faites preuve de résistance violente, mes ordres à la police seront de tirer pour tuer", a-t-il averti.
"Des militaires tireurs d'élite seront mobilisés pour tuer des criminels", a-t-il précisé.
Au cours de sa campagne électorale, M. Duterte, qui doit prêter serment le 30 juin pour un mandat de six ans, a promis d'éliminer des dizaines de milliers de criminels, suscitant l'indignation de ses opposants mais séduisant aussi des dizaines de millions de Philippins lassés de la criminalité et de la corruption.
Il a affirmé que le respect de la loi n'était plus qu'une "option" aux Philippines, et qu'il voulait changer cette situation
"Ne détruisez pas mon pays, car je vais vous tuer… Pas de juste milieu… Si vous tentez d'échapper à l'arrestation, si vous refusez l'arrestation… ou résistez d'une manière violente, je dirai 'Tuez les'", a-t-il lancé.
Le président sortant Benigno Aquino, rappelle l'АFР, a répété au cours de la campagne que M. Duterte était un dictateur en puissance, susceptible de soumettre les Philippines au règne de la terreur.
M. Duterte, maire de Davao pendant près de deux décennies, a été accusé d'avoir entretenu des escadrons de la mort dans cette grande ville méridionale de deux millions d'habitants, devenue selon lui, l'une des plus sûres de l'archipel.
Le président élu a lâché une fois au cours de la campagne qu'il était derrière ces escadrons de la mort, ajoutant qu'ils avaient tué 1.700 personnes, mais à d'autres moments, il a nié toute implication.