Un Suédois condamné à la perpétuité pour le génocide au Rwanda

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Un Suédois d'origine rwandaise a été condamné lundi à la prison à perpétuité pour génocide et crimes de guerre. Il a été inculpé de meurtre, de tentative de meurtre et de kidnapping, la première peine assortie du versement de dommages et intérêts à une quinzaine de victimes rwandaises dans la jurisprudence suédoise.

Claver Berinkidi, 61 ans, habite en Suède depuis 2002 et a été naturalisé suédois en 2012. En 2007, il avait été condamné par contumace par un tribunal rwandais à 30 ans de prison.

La justice rwandaise avait retrouvé sa trace après sa naturalisation et transmis le dossier au parquet suédois, qui a repris l'enquête.

Se fondant notamment sur les témoignages de survivants, le tribunal de Stockholm a considéré que M.Berinkidi avait occupé un rôle de commandement, dans le bas de la hiérarchie, et avait participé à cinq attaques entre avril et mai 1994, dont celle de la colline de Nyamure, où des milliers de civils ont été tués.

"Même en tenant compte du fait que le génocide s'est déroulé il y a 22 ans, ce type de crime est si grave que la peine doit être la perpétuité", a estimé le tribunal dans un communiqué.

C'est la deuxième fois qu'un Suédois d'origine rwandaise est condamné pour des crimes commis lors du génocide. Stanislas Mbanenande avait également été condamné à la perpétuité, en appel en 2014, pour son rôle de commandement à un niveau subalterne.

Génocide au Rwanda - Sputnik Afrique
Génocide au Rwanda: non-lieu requis pour le prêtre visé par la première plainte en France

Dans le même temps, il y a un an, le parquet de Paris avait requis un non-lieu pour le prêtre Wenceslas Munyeshyaka, premier Rwandais visé par une plainte en France pour le génocide de 1994, ayant présumément participé à des réunions planifiant des massacres.

Pendant le génocide, qui selon l'Onu a fait entre avril et juillet 1994 quelque 800.000 morts, le prêtre était vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, où furent accueillis des milliers de civils.

Acquitté en France, il a été condamné en son absence à la prison à vie en 2006, par un tribunal militaire rwandais. L'acte d'accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui s'était dessaisi en 2007 au profit de la justice française, en explique bien les raisons. Le procureur du TPIR lui reprochait d'avoir participé à des réunions planifiant des massacres et d'avoir livré des civils tutsis aux milices hutues, les Interahamwe. Il était aussi accusé d'avoir lui-même abattu trois jeunes Tutsi.

Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, le génocide rwandais a fait, selon l'Onu, 800.000 morts en trois mois.


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