En avril, les dirigeants de Mitsubishi ont avoué que la société japonaise avait mené des tests incorrects de consommation de carburant au cours des 25 dernières années. Les prix des actions ont alors chuté de 40%. Les ventes de quatre modèles de voitures, eK Wagon et eK Space, Dayz et Dayz Roox, ont été suspendues. Le scandale autour de la sous-estimation de la consommation de carburant pourrait impliquer encore une dizaine de modèles.
Néanmoins, malgré ce scandale, les sociétés Mitsubishi Motors et Nissan sont déterminées à renforcer leur partenariat jusqu'à une alliance stratégique. Mais le premier rôle ici ne revient curieusement pas à un Japonais.
Le personnage principal de cette histoire est Carlos Ghosn, manager de renommée internationale d'origine libano-chrétienne et Français d'éducation, raconte l'experte russe du Japon Elena Leontieva. Ghosn parle cinq langues, dont l'arabe et le japonais.
"Au Japon, on lui voue une grande considération. C'est une sorte de héros national japonais, ce qui est très rare car les étrangers sont traités plutôt avec réserve. Comment l'a-t-il mérité? En 1999, il a fait sortir d'une grave crise financière le constructeur automobile Nissan".
Le Japon héberge de nombreuses sociétés automobiles. Lorsque Nissan, la deuxième plus importante société du pays, a commencé à perdre des parts de marché, M. Ghosn a optimisé ses dépenses assez efficacement pour que l'entreprise sorte de la crise.
Le tour de Mitsubishi Motors semble aujourd'hui venu. La société s'occupe non seulement de construction automobile, mais investit aussi dans l'industrie lourde et dans la production de chaudières et de moteurs, y compris maritimes et aéronautiques.
Mais bien qu'elle ne soit pas axée sur l'industrie automobile, elle s'est lancée dans la production de voitures électriques. Mitsubishi a présenté neuf modèles de ce type, mais a induit en erreur le public sur certaines choses et a provoqué un grand scandale.
Et voilà qu'à présent Carlos Ghosn lui vient à l'aide.
Les compagnies Mitsubishi et Nissan discutent actuellement des différentes options de fusion, mais nous savons déjà que Nissan obtiendra un tiers des actions du concurrent et deviendra ainsi le principal actionnaire. Les entreprises se sont déjà accordées sur un partenariat dans certains domaines, notamment les achats, l'échange de technologies et l'utilisation commune des usines. L'accord devrait être finalisé d'ici fin 2016.