Le service a été créé suite à un conflit entre des combattants locaux et des mercenaires néerlandais ayant débouché sur une fusillade qui a fait plusieurs morts parmi les terroristes. Le nouveau service est censé éviter les différends similaires entre les combattants européens et arabes.
La situation au sein de Daech s'est aggravée en février lorsque le service de sécurité du groupe terroriste a arrêté plusieurs terroristes d'origine néerlandaise accusés de se préparer à faire défection, explique l'organisation syrienne RBSS (de l'anglais Raqqa is being slaughtered silently, ou Raqqa est en train d'être massacrée silencieusement). A l'époque, l'un des terroristes arrêtés a été battu à mort, après quoi un groupe de mercenaires européens a ouvert le feu contre un quartier général islamiste. Un homme envoyé dans le repaire des rebelles pour mener des "pourparlers" a été tué.
Les chefs islamistes en Irak ont été informés de l'incident, et ont ordonné par la suite d'arrêter 70 terroristes néerlandais, dont huit ont été ensuite exécutés au motif d'instigation à l'insurrection contre Daech.
A l'heure actuelle, le sentiment de dissidence et de défection est fort chez Daech, et il ne cesse de s'accroître sur fond de pertes récentes, de retraites et de pilonnages par les airs. De plus, les mercenaires européens se plaignent des salaires plus bas que ceux des combattants arabes, des conditions de vie et d'un mauvais traitement.
Autre constat ne leur faisant guère plaisir, les mercenaires étrangers sont envoyés dans les régions les plus chaudes pour faire face aux troupes gouvernementales.
Par conséquent, les étrangers aspirent massivement à faire défection, malgré la menace de punition qui pèse sur eux.
"Certains ont essayé de s'enfuir, mais ils sont soit morts, soit derrière les barreaux, attendant leur exécution", a confirmé l'ancien djihadiste d'origine allemande Harry Sarfo dans un entretien à The Independent. Sarfo s'est pour sa part enfui l'année dernière.
Le 11 mai, les terroristes présents en Irak ont exécuté 35 anciens "collègues" en les enterrant vivants. Fin février, une trentaine d'autres islamistes ont été fusillés, accusés d'avoir planifié un complot contre les dirigeants djihadistes. Dix personnes ont été exécutées car elles avaient quitté leurs positions dans la province d'Al-Anbar lors de l'offensive des forces gouvernementales irakiennes. Au cours des quatre dernières années, Daech a exécuté au total 400 de ses membres pour différentes fautes.