"C'est comme dans un viol collectif. Quand l'un commence, tous les autres suivent", a affirmé Ralf Höcker, avocat de M. Erdogan spécialisé dans les affaires de médias, qui a déposé sa requête auprès d'un tribunal de Cologne (ouest).
Dans une lettre ouverte publiée dans l'un des journaux du groupe, le président du directoire de Springer Mathias Döpfner avait apporté son soutien à Jan Böhmermann, en affirmant entre autres: "Je trouve votre poème réussi. J'ai ri à voix haute".
Le présentateur de télévision et comédien Jan Böhmermann a lu le 31 mars dernier sur la chaîne publique allemande ZDF un poème satirique accusant le président turc de représailles contre les Kurdes et les chrétiens et de répression à l'égard des journaux d'opposition. Par ailleurs, le satiriste avait qualifié le numéro un turc de "pervers, pouilleux et zoophile".
L'affaire avait pris un tour diplomatique et provoqué un scandale en Allemagne quand la chancelière Angela Merkel avait autorisé les poursuites judiciaires voulues par Ankara à l'encontre de l'humoriste alors que les dérives autoritaires de M. Erdogan sont de plus en plus vivement dénoncées.
L'avocat Ralf Höcker a également précisé à l'АFР qu'il était peu probable que le tribunal de Cologne prononce une interdiction en référé à l'encontre de M. Döpfner mais "aucun des imitateurs de M. Böhmermann ne peut se sentir en sécurité quand il insulte M. Erdogan sur Internet".