L'absence de progrès dans le développement du système légal et dans l'établissement d'une économie de marché dotée de compétitivité en Ukraine lors des 25 dernières années met en cause la nécessité de l'aide financière occidentale pour le pays, estime Neil Abrams, expert sur les risques politiques, et le politologue Steven Fish dans un article publié dans le Washington Post.
Les milliards de dollars occidentaux reçus par l'Ukraine n'ont pas influencé profondément le système politique et économique du pays. Ainsi, les espoirs des pays occidentaux s'écrasent sur la réalité ukrainienne.
Actuellement, l'Occident qui attend des avancées décisives en matière de réformes économiques suspend son aide financière à Kiev. En effet, le scénario est typique pour la politique des pays occidentaux: ils utilisaient déjà cet atout quand la corruption et le désordre en Ukraine ne pouvaient être ignorés.
Dès que Kiev exprimait sa volonté de changement, l'aide financière occidentale recommençait. Les auteurs de l'article soulignent qu'ainsi les autorités ukrainiennes regagnaient un accès presque illimité aux ressources financières occidentales et essayaient de maintenir cette situation.
Un évènement identique a eu lieu en avril 2015. Le FMI a réalisé un versement de 4,51 milliards de dollars à la Banque nationale d'Ukraine. Cet argent a été ensuite utilisé pour soutenir les banques commerciales du pays, en particulier, la PrivatBank. Cette dernière a pour sa part fait sortir 1,8 milliard de dollars de l'aide financière du FMI vers les offshores.
Que peuvent faire les pays occidentaux dans cette situation? Les auteurs de l'article estiment que deux voies sont possibles: soit l'Occident octroie à nouveau son aide financière tout en surveillant le processus de réformes économiques, soit il continue de suspendre cette aide jusqu'à ce que des dirigeants entièrement nouveaux arrivent sur le devant de la scène politique ukrainienne.