"Vous pouvez regarder cette femme de n'importe quel angle, vous trouverez toujours des yeux divins qui vous regardent. La réalisation de ces tatouages pouvait prendre beaucoup de temps et une partie d'entre eux sont assez douloureux. Si cette femme s'est engagée dans une telle torture cela veut dire qu'elle-même et son entourage croyaient au pouvoir magique de ces tatouages", a déclaré Anne Austin, de l'Université Stanford (Etats-Unis), citée par le magazine Nature.
La momie date de 3.000 ans, donc ces tatouages pourraient être les plus anciens échantillons de cet art du corps découverts à ce jour. D'ailleurs, ils ont été trouvés par le plus grand des hasards. Les scientifiques examinaient les momies mises au jour au XIXe siècle par des archéologues français à Deir el-Madina, non loin de la Vallée des Rois. A l'époque, ce village était habité par des artisans engagés dans la construction des chambres funéraires des "maîtres des Deux Terres".
En examinant la dépouille de la femme, dont il ne reste que le corps, Mme Austin a remarqué des rayures inhabituelles sur son cou. La scientifique les a d'abord prises pour des dessins qui ont été faits après la momification. Mais ensuite, comme on avait déjà découvert des tatouages en forme de traits et de points sur d'autres momies, Mme Austin a décidé d'examiner le corps de la défunte avec un capteur infrarouge. C'est alors qu'elle a déterminé que cette momie était couverte de 30 tatouages, dont certains étaient invisibles à l'œil nu.
Réunis pour une réunion annuelle des anthropologues à Stanford, les scientifiques ont noté qu'il s'agissait de la première trouvaille de ce genre, de ce fait le but de ces dessins ainsi que leur rôle restent à être déterminés. D'ailleurs, cette découverte a poussé les archéologues à réexaminer les autres momies découvertes au XIXe siècle.