Uluc Ozülker, ex-représentant de la Turquie auprès de l'Union européenne et ex-ambassadeur turc à Paris, et Can Baydarol, expert sur les relations entre la Turquie et l'Union européenne, manifestent une attitude réservée envers l'avenir du processus de libéralisation du régime des visas européens pour les citoyens turcs, dans des entretiens accordés à Sputnik.
"Si Ankara avait commencé en 2013 à réaliser peu à peu les conditions annoncées par l'UE, à l'heure actuelle, la plupart des obligations auraient déjà été accomplies. Ainsi, actuellement, le processus est considérablement freiné par la partie turque", explique l'interlocuteur de Sputnik.
M.Ozülker souligne que l'engagement de la Turquie de réaliser le retour des migrants devrait être considéré en lien direct avec cette idée d'exempter les citoyens turcs de visas européens. Il estime que la Turquie ne procédera vraiment à cette réalisation qu'après l'exemption de visas.
M.Baydarol, pour sa part, insiste sur l'importance particulière que la crise migratoire actuelle représente pour l'avenir du processus d'exemption de visas. Il estime que la situation présente des signes de chantage pratiqué par Ankara envers les pays de l'Union européenne.
"Si l'UE ne donne son feu vert sur la question de libéralisation des visas, la Turquie suspendra la réalisation de l'accord sur le retour des réfugiés. Et cela signifierait pour l'Europe l'impossibilité de régler le flux migratoire qui menace de détruire la zone Schengen", souligne l'interlocuteur de Sputnik.
Cependant, le processus de libéralisation des visas ne concernera qu'une partie des citoyens turcs, ceux qui veulent effectuer un voyage touristique en Europe, souligne M.Baydarol.