La Russie a testé son hélicoptère Ka-62 dernier cri doté d'un moteur fabriqué en France, annoncent les médias internationaux, signalant que pour contourner les sanctions antirusses, les Français avaient été obligés de se référer au "caractère civil" de l'appareil russe.
Selon le PDG du groupe Hélicoptères de Russie Alexandre Mikheiev, il s'agit d'"un événement très important".
Sur le papier, le Kamov-62 est un appareil "civil" destiné à être utilisé pour le transport de passagers dans l'industrie pétrolière pour desservir les plates-formes. La livraison de moteurs "Ardidden 3G" français fabriqués par Turbomeca ne serait donc pas soumise au régime des sanctions internationales qui ont notamment suspendu la coopération technique sur les forages en eau profonde dans l'Arctique, et interdit d'exporter du matériel de guerre vers la Russie.
Dans le secteur aérospatial, les sanctions ont suscité quelques remous, car Paris et Moscou ont des projets communs, comme le rappelait le président du Groupement des industries aéronautiques et spatiales françaises (GIFAS), Marwan Lahoud.
"Deux secteurs sont affectés: la coopération en matière de moteurs et la coopération spatiale, pour laquelle nous avons continué à travailler avec la Russie dans le respect total des sanctions ", a-t-il affirmé.
Le GIFAS reconnaît toutefois que les sanctions n'ont pas pesé lourd sur les 39 milliards d'euros réalisés à l'exportation en 2015. De sources industrielles, il est indiqué qu’"il y a bien eu des interrogations au plus fort des tensions avec la Russie ", mais Safran, grand groupe industriel et technologique français, qui dispose d'une filiale en Russie, n'a pas renoncé à livrer son moteur " Ardiden 3G " pour équiper le dernier hélicoptère russe, le Kamov-62.