Les résultats de cette recherche hors du commun ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
Décidés à se mettre dans la peau d'un requin, les biologistes ont minutieusement étudié les organes de vision de plusieurs espèces de roussettes (Scyliorhinidae), capables, entre autres, de réfléchir la lumière bleue qui traverse la surface de la mer. Ce phénomène, très répandu parmi les habitants des profondeurs océaniques, est connu sous le nom de "bio-fluorescence", rappellent les scientifiques.
Et d'expliquer: "Contrairement à la bio-luminescence qui tient à des protéines spéciales ou à des bactéries symbiotiques, la bio-fluorescence est un phénomène purement physique: la peau des animaux bio-fluorescents absorbe une longueur d'onde de lumière à haute énergie (comme le bleu), et à la place elle émet une longueur d'onde plus faible (comme le vert)".
La bio-fluorescence, poursuivent-ils, dépend largement de la profondeur à laquelle habite l'animal: plus on se plonge dans les abîmes de l'océan, plus les couleurs qu'arborent les poissons deviennent "bariolées". Ce fait ne relève pas du hasard, loin s'en faut. Des couleurs plus vives permettraient aux requins de "communiquer" à distance et de mieux reconnaître leurs confrères en cas de nécessité. Du moins, c'est ce que démontrent plusieurs images prises grâce à "l'œil de requin".
Biofluorescence Sharks:Fundamental Description and Relevance for Elasmobranch Visual Ecology https://t.co/YgnhscWNnZ pic.twitter.com/rV9OuguswR
— Prosanta Chakrabarty (@PREAUX_FISH) 27 avril 2016
Pour le moment, les biologistes ne sont pas en mesure d'éclairer notre lanterne sur la capacité des requins à reconnaître d'autres animaux bio-fluorescents. Loin d'être tranchée, cette question donnera certainement lieu à des recherches plus approfondies, relèvent les scientifiques en guise de conclusion.
The Covert World of Fish Biofluorescence: A Phylogenetically Widespread and Phen https://t.co/1MDPvANq2V pic.twitter.com/OhhVEDiyhG
— Marine Biology (@MarineBiologyRR) 4 février 2016