Jusqu'ici, ces types de sommeil n'étaient recensés que chez les mammifères et les oiseaux. Le sommeil paradoxal fait suite au sommeil à ondes lentes et constitue le cinquième et dernier stade d'un cycle. C'est la phase durant laquelle se produisent les rêves dont on se souvient.
Alors que l'être humain a généralement quatre ou cinq longs cycles de sommeil lent puis paradoxal par nuit, les iguanes en ont 350 d'environ 80 secondes. En outre, les signes indicateurs de ces phases, détectés dans la région cérébrale de l'hippocampe chez les mammifères, ont été trouvés dans une zone plus primitive chez les reptiles, le pallium dorso-ventriculaire.
Mais quels seraient les rêves des dragons barbus?
"Si vous me forcez à spéculer et à utiliser une définition floue de rêver, je supposerais que ces rêves couvrent de récents événements notables: des insectes, peut-être, un endroit où il y a de bons insectes, un mâle agressif dans le prochain terrarium, etc.", suggère le neuroscientifique Gilles Laurent, directeur de l'Institut. "Si j'étais un dragon australien vivant à Francfort, je rêverais d'une chaude journée au soleil".
La question de savoir quand les différents types de sommeil sont apparus dans l'évolution reste un mystère. Certains scientifiques les associaient auparavant aux animaux à sang chaud.
Publiée dans la revue Science, cette découverte suggère que ces traits pourraient avoir été légués par des ancêtres communs des mammifères, des oiseaux et des reptiles, c'est-à-dire de petits animaux terrestres ressemblant à des lézards et qui vivaient il y a plus de 300 millions d'années.