Genève refuse de retirer la photo face à l'Onu qui irrite Ankara

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Le gouvernement genevois a refusé la demande du consulat turc à Berne de retirer une œuvre du photographe Demir Sönmez. Située en face de l'Onu, la légende de la photographie accuse le président turc Recep Tayyip Erdogan d'avoir tué un enfant.

La Ville de Genève a décidé mardi après-midi de maintenir l’exposition  du photographe-reporter et blogueur genevois d’origine kurde et arménienne Demir Sönmez, actuellement visible sur la place des Nations.

"Attaché à la liberté d’expression, le Conseil administratif souligne que le travail photographique de Demir Sönmez est une manière de rendre hommage aux nombreux groupes de population qui défilent ou se rassemblent pour la défense des droits humains. Ces manifestations se déroulent très régulièrement et en toute légalité sur la Place des Nations, lieu symbolique au cœur de la Genève internationale. Pour le Conseil administratif, cette exposition de photographies participe à la défense de la liberté d’expression", dit le communiqué de presse publié par le Conseil administratif de la Ville de Genève.

La Place des Nations s’est transformée le 15 avril en exposition à ciel ouvert de Demir Sönmez. 

L'une des 58 photos grand format de Demir Sönmez exposées face à l'Onu dérange Ankara. Le consulat turc à Berne a envoyé un courrier adressé au chef de l’Environnement urbain et de la sécurité, Guillaume Barazzone, demandant de retirer la photo affirmant que Recep Tayyip Erdogan, premier ministre turc à l'époque, était directement impliqué dans l'assassinat d'un enfant lors des manifestations anti-gouvernementales en Turquie en 2013.   

Prise à l’occasion de l’une des nombreuses manifestations sur la place des Nations qui a eu lieu le 14 mars 2014, quand plus d’une centaine de personnes sont venues vers le Palais des Nations pour protester contre le régime turc à l’occasion du décès de l’adolescent Berkin Elvan après 269 jours de coma, elle montre le visage de l'adolescent  cruellement tué lors d'une des manifestations antigouvernementales.

"Je m’appelle Berkin Elvan, la police m’a tué sur l’ordre du Premier ministre turc", dit l'inscription sous la photo.

Le 16 juin 2013, le jour du mouvement antigouvernemental comparé au printemps arabe, Berkin Elvan, 15 ans, est parti acheter du pain. Passant par la place Taksim où se déroulait la manifestation, il a reçu une grenade lacrymogène tirée par un policier.

© AFP 2024 OZAN KOSELa mère de Berkin Elvan's Gulsum Elvan devant sa tombe
La mère de Berkin Elvan's  Gulsum Elvan devant sa tombe - Sputnik Afrique
La mère de Berkin Elvan's Gulsum Elvan devant sa tombe

Suite à la décision du gouvernement, la photo dérangeante restera face à l'Onu au moins jusqu'au 1er mai, la date de clôture de l'exposition.

Demir Sönmez, quant à lui, défend sa liberté d’expression et souhaite même que l’exposition soit prolongée. 


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