Le propriétaire de cette épicerie-librairie, Jean-Baptiste Michalon, un Picard converti à l'islam en 2012, avait provoqué en juin 2015 une vive polémique en apposant sur sa vitrine une affichette distinguant des heures d'ouverture pour femmes et pour hommes, rapporte l`AFP.
"Les sœurs" y étaient invitées à faire leurs courses uniquement les samedis et dimanches, "les frères" durant les autres jours de la semaine.
Cette pratique discriminante avait été rapidement abandonnée par le commerçant devant l'ampleur des réactions.
Le commerçant "a lui-même reconnu que c'était +une bourde et une maladresse+, durant ses auditions et son procès", a expliqué mardi à l'AFP mardi son avocat Me Tristram Héliot. Selon l'avocat bordelais, "dans cette affaire il n'y a eu ni plainte ni trouble à l'ordre public". "Il s'agissait d'une simple démarche commerciale puisque la boutique de mon client vendait aussi des vêtements", estime-t-il.
Le préfet de la Gironde, Pierre Dartout, avait à l'époque estimé "qu'il était inacceptable qu'un commerçant puisse être ouvert à des jours différents pour les hommes et pour les femmes", et avait souhaité que "la justice s'en saisisse immédiatement". Le maire de Bordeaux, Alain Juppé (Les Républicains) avait condamné "fermement un comportement en totale contradiction avec les règles républicaines d'égalité et de mixité".
Aujourd'hui, Jean-Baptiste Michalon, quitté par sa femme, est au RSA. "Il a tout perdu et on a un peu le sentiment d'une double peine", estime son conseil.
Selon le code pénal, la discrimination est caractérisée par "toute distinction opérée entre les personnes physiques" en raison notamment "de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille etc..". Elle est passible d'une peine maximale de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.