"Jusqu'à récemment, les actions que les autorités turques entreprenaient dans le but d'empêcher les journalistes indépendants de transmettre des informations étaient de nature hétérogènes. Principalement, ceci concernait le sujet des Kurdes, mais s'appliquait également à ceux qui couvraient, sous un angle désavantageux pour Ankara, la coopération des services spéciaux et des autorités turques avec les terroristes de Syrie et d'Irak, pays envahis par la guerre", relate le politologue.
Or, le blocage du site de l'agence Sputnik en Turquie et l'interdiction d'entrée dans le pays du rédacteur en chef de Sputnik-Turquie revêt une signification différente, précise-t-il.
"Jusqu'à récemment, les répressions des autorités turques contre les médias ne visaient que des journalistes et freelances pris à part. Quant à Sputnik, les autorités turques ont déclaré une guerre ouverte (à l'agence, ndlr) en l'assimilant à des moyens d'informations hostiles. Des mesures similaires visant les journalistes russes ont également eu lieu dans d'autres pays, sans évoquer l'Ukraine, où les journalistes indésirables sont tout simplement assassinés", a conclu M. Piskorski.
Dans la nuit de mardi à mercredi, on a en outre appris que le rédacteur en chef de Sputnik-Turquie, Tural Kerimov, a été refoulé du pays. Le vice-premier ministre turc, Numan Kurtulmus, a ensuite expliqué aux médias que la volonté d'interdire d'entrée dans le pays M. Kerimov reposait sur la décision des services de sécurité turques et que la Direction des télécommunications n'y était pour rien.