Annoncé le 14 avril, le programme du concours comprend 20 films de 13 pays. Les organisateurs du Festival ont expliqué leur décision de ne pas y inclure la production de Kusturica par le fait qu'il l'avait présentée trop tard, ce qui aurait empêché le comité de sélection de la visionner.
Sans nier sa faute (le film a réellement été présenté un jour après la date limite), le réalisateur estime toutefois que la véritable cause du refus n'est pas là.
"La liste des films inclus dans le programme principal du concours a été annoncée avant la date limite. Mon film a été présenté, mais il n'a même pas été visionné. Je considère ceci comme une punition pour mes bonnes relations avec le président Vladimir Poutine", a déclaré le cinéaste dans une interview à la radio russe NSN.
Selon lui, un ou deux jours de retard dans la présentation d'un film au comité de sélection n'avait jamais constitué auparavant une raison pour le refuser. Aussi le cinéaste suppose-t-il que le comportement des organisateurs du Festival a dans une large mesure été dicté par des considérations politiques.
"Depuis quelque temps, la politique se mêle de plus en plus souvent des travaux du Festival de Cannes. J'ai l'impression que quelqu'un a donné l'ordre de refuser mon film. Non, je ne l'affirme pas, mais j'ai le sentiment qu'il en est ainsi. Monica Bellucci ne comprend pas non plus pourquoi notre film a été refusé. Personne ne le comprend", indique Emir Kusturica.
Il est aussi à noter que dans quelques mois, On the Milky Road sera projeté en Russie dans le cadre du 2e Festival international du film Bridge of Arts qui se déroulera du 24 au 28 août à Rostov-sur-le Don.
Rappelons que le réalisateur serbe a à plusieurs reprises déclaré son amour de la Russie. En décembre 2014, il a annoncé son désir de tourner en Crimée un film consacré à la Seconde Guerre mondiale. Il rêve également de faire un film en russe.