Une équipe commune d'enquête
Créée dans les jours qui ont suivi les attentats, elle rassemble l'ensemble des magistrats et policiers saisis de l'enquête dans les deux pays.
Ils sont notamment présents lors des auditions de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos parisiens.
"Ils ne participent pas aux interrogatoires, ils sont là en tant qu'observateurs", explique Carine Couquelet, avocate d'Hamza Hattou qui a ramené Abdeslam à Bruxelles le lendemain des attaques.
Des Français assistent aussi à des perquisitions, comme le 15 mars dans un appartement bruxellois qui a servi de planque à Salah Abdeslam.
L'équipe commune permet ainsi aux Français d'avoir accès rapidement aux écoutes téléphoniques, images de vidéosurveillance, ou tout autre scellé saisi par leurs homologues Belges.
Un magistrat de liaison
Le procureur de Paris, François Molins, s'entretient "plusieurs fois par jour" avec le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw, assure le député socialiste Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire française sur le 13 novembre.
L'échange de renseignements
Il dépend de la bonne volonté de chaque Etat. "Cela circule plutôt bien. Mais la culture n'est pas à l'ouverture totale", relève Michaël Dantinne, criminologue à l'université de Liège.
Des spécialistes pointent aussi l'organisation complexe de la collecte de renseignements côté belge: l'existence de 192 forces locales de police et, pour Bruxelles, de 19 communes autonomes, dont Molenbeek, Forest et Schaerbeek au cœur de l'enquête, ne favorise pas le partage des informations.
Qui va entendre qui?
De nombreux suspects interpellés en Belgique, aux premiers rangs desquels Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, soupçonné d'avoir eu au moins un rôle de logisticien dans les tueries de Paris, intéressent la France.
"On travaille pour savoir qui va récupérer qui", relève une source proche du dossier.
Trois scénarios sont envisagés. D'abord une remise différée comme cela devrait être le cas pour Salah Abdeslam, qui devrait être transféré définitivement en France une fois que les Belges l'auront entendu.
Pour les autres suspects, des remises temporaires peuvent être envisagées. "On va les limiter au maximum car des allers-retours entre pays posent des problèmes de sécurité", explique une source proche de l'enquête, citée par l'AFP.
Troisième hypothèse, les Belges peuvent également proposer aux juges français de se déplacer chez eux pour les interroger.