Dans un article intitulé "Iatseniouk nouvelle édition", le journal allemand Die Zeit attire l'attention du lecteur sur la critique visant Vladimir Groïssman, ancien président de la Rada Suprême (parlement) de l'Ukraine, nommé récemment au poste de premier ministre du pays.
On reproche notamment au premier ministre frais émoulu "ses liens trop étroits avec l'ancien système et M.Porochenko".
On estime entre autres que M.Groïssman, par le passé maire de la ville de Vinnitsa, est un "élève politique" du président ukrainien Piotr Porochenko. Ce dernier a toujours un business à Vinnitsa, ville qui l’avait élu à la Rada, à l’instar de son fils en 2014, indique le quotidien.
Ceux qui désapprouvent la nomination de M.Groïssman rappellent qu'il appartient au "clan de Vinnitsa" qui n’a, selon eux, rien à envier au "clan de Donetsk" de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch.
Selon Die Zeit, Vladimir Groïssman, qui parle mal anglais, est loin de faire l’unanimité parmi les partenaires occidentaux de l'Ukraine. Ainsi, le site analytique VoxUkraine qualifie de "franchement populiste" le programme du nouveau premier ministre ukrainien.
Qui plus est, dans la liste du gouvernement présentée par M.Groïssman, on ne trouve plus certains ministres pourtant appréciés par l'Occident. Le quotidien allemand évoque également la réaction des utilisateurs des réseaux sociaux à la vidéo postée sur Facebook et dans laquelle le nouveau chef du gouvernement ukrainien parle de la poursuite des réformes amorcées par la nouvelle coalition.
"Poursuite des réformes? Mais de quelles réformes parlez-vous?", dit un internaute qui commente ladite vidéo. Et Die Zeit de préciser qu’il s’agissait là d’un commentaire relativement inoffensif, comparé à la majorité des posts publiés en réaction à cette vidéo.
Le journal admet que M.Groïssman soit populaire à Vinnitsa où on aimerait même, à ce qu'il paraît, qu’une rue porte son nom. Néanmoins, il en va tout autrement à Kiev, signale-t-il.
Arseni Iatseniouk, qui dirigeait le gouvernement ukrainien depuis février 2014, a annoncé sa démission dimanche 10 avril. Selon lui, sa décision s'explique par plusieurs raisons, dont la "nature artificielle de la crise politique qui affecte le pays". Cette démission intervient après des mois de mécontentement en Ukraine en raison de l'insuffisance des réformes promises et de scandales de corruption touchant son entourage.