Les USA font pourtant tout pour stopper l'expansion chinoise et vont jusqu'à organiser des exercices militaires communs avec les Philippines, impliquant également le Japon et l'Australie. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné les "actions provocatrices et la militarisation des espaces maritimes". La Chine a qualifié cette déclaration "d'irresponsable" et annoncé que le G7 était "l'otage des intérêts mercantiles de certains pays", faisant allusion avant tout à l'Amérique. Au final, les USA et leurs partenaires n'iront pas jusqu'au conflit armé pour rétablir le statu quo en mer de Chine méridionale — ce qui donne à Pékin l'avantage.
Lisons d'abord la déclaration du G7 pour comprendre pourquoi la Chine y a réagi si vivement: "Nous nous opposons résolument à toute action unilatérale d'intimidation ou de provocation qui pourrait changer le statu quo et accroître la tension. Nous appelons tous les États à s'abstenir d'actions telles que la revendication de zones maritimes, notamment par la construction de points d'appui et leur exploitation à des fins militaires", indique le communiqué. C'est bien la Chine qui est visée — cela ne fait aucun doute. Le G7 appelle les États côtiers à "renoncer aux actions unilatérales" et à "élaborer des mesures de confiance".
Que des paroles? Loin de là: les USA appuient cette déclaration en élargissant leur présence militaire dans la région. Ils ont récemment signé avec les Philippines un accord sur l'utilisation par les forces américaines de cinq nouvelles bases militaires dans ce pays et les exercices communs vont être plus fréquents. Actuellement, de telles manœuvres se déroulent à proximité des îles litigieuses.
Les lents bateaux creuseurs chinois ont finalement réussi à se montrer plus fins que la flotte la plus puissante du monde. Au regard des manœuvres actuelles, les dirigeants chinois ont conclu que l'Amérique n'entrerait pas en guerre pour ces récifs et rochers inhabités. Par conséquent, la mer de Chine méridionale est de plus en plus un "lac chinois" aux yeux de Pékin.