Aujourd'hui j'ai parlé à 4 cosmonautes qui ont suivi la route tracée par le pionner Russe. Pour commencer c'est la première femme française à avoir effectué un vol dans l'espace, Claudie Haigneré, une femme incroyable qui a gagné son rêve et a vécu une aventure humaine:
Elle explique que le 12 avril ce n'est pas un jour comme les autres pour elle:
« Moi, je célèbre toujours ce 12 avril qui est le 55ème anniversaire du vol de Gagarine comme un moment qui a ouvert des nouveaux possibles pour l'humanité. Cette homme c'est le premier — c'est pour cela que j'ai parlé d'humanité, c'est une humanité qui est sortie de son berceau comme le disait Tsiolkovski — il était donc le premier, il a ouvert cette voie. C'est quelqu'un bien évidemment pour qui j'ai beaucoup d'admiration parce qu'en 1961 ce premier vol, c'était quand-même une sacrée aventure avec beaucoup de risque, donc voilà quelqu'un qui portait, qui n'était plus lui seul, Iouri Gagarine, il représentait l'humanité en acceptant cette mission et en acceptant de partir, il avait dépassé sa propre personne, j'ai beaucoup de respect pour cette attitude.»
Le deuxième cosmonaute avec qui je me suis entretenue est Jean-François Clervoy, qui raconte à Sputnik combien il admire Yuri Gagarine et chante même une chanson russe des cosmonautes:
« Bien sûr, Yuri Gagarine est un symbole pour tous les astronautes, cosmonautes, spationautes. C'est le premier envoyé de l'humanité dans l'espace, c'est le premier à avoir eu le courage, l'audace de tester sa capacité en tant qu'être humain de vivre, de travailler, de raisonner — il faut aussi être capable de réfléchir normalement dans l'espace alors que le corps subit des bouleversements physiologiques incroyables, on le sait aujourd'hui, le système cardio-vasculaire, osseux, musculaire, vestibulaire, le système digestif, le système urinaire, le système de la vue. C'est un vrai pionnier, c'est notre grand frère à tous, c'est lui qui nous a ouverts la voie. Et lorsque lors de mon deuxième vol spatial, j'ai eu la chance de rentrer, de pénétrer dans la station spatiale russe Mir, voir la photo de Iouri Gagarine trôner au-dessus de la pièce centrale de la station spatiale, c'était quelque chose de très émouvant. On le voyait comme celui qui nous coachait, qui nous supervisait, qui nous avait précédés, qui nous accompagnait pendant toute la suite de nos vols. »
« [De retour sur Terre] le premier enseignement, je pense, qu'on réalise quelque temps après et qu'on mijote pendant les années qui suivent, c'est que notre planète n'est pas bien grosse, elle est même toute petite puisqu'on en fait le tour en une heure et demie […] Une heure et demie c'est court et comme on peut voir des détails aussi petits que la place de l'Etoile à Paris qu'on voit à l'œil nu quand on passe au-dessus de Paris en orbite et un peu plus tard quand on passe au-dessus d'une autre grande ville dans le monde on peut voir aussi beaucoup de détails. Ça se déroule pas très vite, on a l'impression qu'on vole dans un avion de ligne, en croisière, et puis une heure et demie après on a fini, on a fait le tour […] On vit sur une petite boule et ce qu'on nous dit en permanence maintenant qui est très à la mode, qui est répété régulièrement: protégeons-là, prenons-en soin. C'est vrai, c'est une préoccupation qu'on doit tous avoir. »
« C'est une légende. C'est un homme-légende et quand on apprend plus tard en fréquentant ses amis, sa famille, que c'était un homme très attachant qui avait beaucoup de qualités humaines, qui a su faire autour de lui, il a su réunir beaucoup d'amis, on comprend que cette légende est méritée. Iouri Gagarine est un nom qui est inscrit dans l'histoire sur les plaques de marbre. »
Joyeuse fête à tous ceux qui travaillent dans cosmonautique et à ceux qui rêvent d'aller dans l'espace!
Poekhali!
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