La principale route des trafiquants d'antiquités syriennes et irakiennes passe par le territoire turc. Le plus grand centre de vente illicite d'objets d'héritage culturel est la ville turque de Gaziantep, où les pièces de valeur se vendent dans des enchères clandestines, indiquait le représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu, Vitali Tchourkine, dans une lettre récemment adressée au Conseil de sécurité des Nations unies.
Pourquoi Gaziantep? Dans un entretien à Sputnik, Eyüp Ay, archéologue et professeur à l'université locale donne une explication.
"Premièrement, la tradition de la collection est très développée dans la couche riche de la population de Gaziantep, ce qui favorise naturellement l'augmentation du volume de ventes illicites de différents artefacts historiques et objets de valeur culturelle. Deuxièmement, le musée de Gaziantep a malheureusement embauché par le passé des personnes ayant un passé criminel et impliquées dans le trafic", estime l'expert.
"Bien que les sanctions à l'encontre des trafiquants soient bel et bien définies par la loi, elles ne sont pas appliquées à l'encontre de contrebandiers impliqués dans la vente d'objets d'antiquité. Les lois ne sont pas respectées. Et il ne s'agit pas uniquement d'héritage culturel. Depuis un ou deux ans, la frontière turque est le théâtre d'un trafic de personnes, de véhicules, d'armes et d'autres objets, sans mentionner le passage de la frontière par les terroristes", s'indigne l'archéologue.