Les résultats du récent référendum au Pays-Bas ont montré, selon lui, qu'en deux ans de présidence, l'Ukraine affaiblie n'a pas réussi à gagner la sympathie des Européens ordinaires.
Il serait sans doute très commode de dire que les Hollandais ne savent rien de l'Ukraine ou qu'ils s'en fichent, mais ce serait faux: la catastrophe aérienne près de Donetsk en juillet 2014 a emporté la vie de 193 Néerlandais, souligne-t-il.
Bien que Piotr Porochenko, dont la popularité est en chute libre, ait déclaré que le "non" du référendum hollandais ne constituait pas un obstacle sur la voie de l'Ukraine vers l'UE, il pourrait en réalité porter le coup de grâce à la capacité du président à se maintenir au pouvoir.
Même les anciens alliés tournent le dos au président ukrainien, comme le député Moustafa Naïem, selon lequel les résultats du référendum hollandais représentent une condamnation de Porochenko en personne.
Du point de vue pratique, les résultats du référendum peuvent n'influer en rien sur l'accord d'association UE-Ukraine, mais ils ont été pour Kiev "un message important dans une période critique", selon Leonid Bershidsky.
De son point de vue, l'Ukraine va faire face à de nouveaux bouleversements politiques: une nouvelle génération de militants pro-occidentaux essayera de nettoyer le pays des élites "prérévolutionnaires".
"Les nouveaux troubles ne contribueront pas à améliorer l'image de l'Ukraine en Europe, où elle est considérée — et pour cause — comme un pays faible et totalement corrompu qui ne cesse de demander toute sorte d'aide mais ne fait presque rien pour s'aider lui-même", écrit l'analyste.
Il faudra beaucoup de temps aux successeurs de Porochenko et de son entourage pour gagner la confiance des Européens, conclut l'auteur.