Malgré les attentes, cette rencontre pourrait se solder uniquement par des promesses.
Les ministres du Pétrole des quatre pays s'étaient réunis pour la première fois à Doha le 16 février. Ils avaient alors convenu de bloquer la production pétrolière au niveau de janvier 2016. Mais les nombreuses réserves et conditions — notamment celle de l'adhésion de tous les pays producteurs de pétrole à l'accord — avaient cantonné le texte au rang de simple formalité. Néanmoins, les investisseurs, fatigués de la chute incessante des prix pétroliers depuis un an et demi, attendaient impatiemment une information positive: ils se sont accrochés à l'annonce d'un accord et les prix du pétrole sont immédiatement montés en flèche — et ce pendant pratiquement tout le mois de mars, dépassant même la barre des 40 dollars le baril.
Aujourd'hui, tout le monde attend la prochaine réunion de Doha le 17 avril. A dix jours de cette rencontre, les points flous et contradictoires sont nombreux. D'un côté, deux mois après la première réunion, pratiquement tous les membres de l'Opep et plusieurs pays producteurs de pétrole extérieurs au cartel se sont dit prêts à bloquer la production pétrolière pour diminuer les réserves et faire monter les prix. De l'autre, l'Iran, qui est loin d'être le dernier membre de l'Opep en termes de production pétrolière, déclare qu'il soutient l'idée de ce blocage mais qu'il ne l'acceptera qu'après avoir fait passer sa production, de 3,1 millions de barils aujourd'hui, à 4 millions. La Libye refuse également de signer l'accord — sa production pétrolière représente aujourd'hui seulement un tiers de ce qu'elle était avant la période prérévolutionnaire.
Si la réunion de Doha se tiendra dans une situation complexe et confuse, la conclusion d'un accord sur le gel de la production pétrolière reste tout à fait plausible.