Un contingent de maintien de la paix doit être envoyé en Syrie, car la participation de soldats de la paix dans ce conflit augmente les chances du pays de devenir stable, écrivent Michael O'Hanlon et Sean Zeigler dans le magazine américain National Interest.
Qui plus est, les parties en conflit en Syrie ont formé de nombreuses alliances tactiques et souvent à très court terme. Une telle pratique amène souvent à un échec du processus de paix et à la reprise de la guerre.
D'autre part, une opération de paix et la contrainte de la paix améliorent beaucoup les chances de maintien de l'accord de cessez-le-feu. L'analyse de nombreux conflits indique clairement qu'une opération de paix réduit pour le pays le risque d'être plongé dans le chaos après la fin du conflit.
Des accords de paix bien conçus, avec des points détaillés qui permettent aux parties de construire des relations fondées sur la confiance, ont plus de chances de succès que de simples marchés.
Selon toutes les normes de la stratégie américaine en matière de lutte contre les formations irrégulières, une opération de paix nécessite un maximum de troupes. Cependant, un énorme contingent n'est pas une condition sine qua non pour une telle mission. L'opération pourrait être réussie avec un contingent de 30.000 à 60.000 miliaires, qui aurait des règles strictes pour l'utilisation des armes, une force de frappe suffisante pour éliminer les extrémistes, ainsi que des systèmes de commandement et de logistique modernes.
Les auteurs concluent que la communauté internationale doit accepter l'idée qu'une opération de maintien de la paix est nécessaire en Syrie. L'accord de paix sera un document effectif s'il est soutenu par les soldats de la paix de l'Onu ou de l'Otan et de la Ligue arabe. Sinon, estiment les analystes, le conflit reprendra quel que soit son dénouement.
Enfin, comme Daech présentera toujours un danger, même après la conclusion d'un cessez-le-feu, la présence de quelques milliers de soldats antiterroristes sera nécessaire.
La communauté internationale devra donc se résigner au fait que l'opération de paix en Syrie est nécessaire, déclarent les auteurs de l'article. Il importe pour Washington de conjurer la menace de Daech dans la région, ce qui nécessite une nouvelle stratégie, prévoyant la participation des Américains, sous une forme ou une autre, à une opération militaire après-guerre visant à stabiliser le pays. Plus vite les Etats-Unis s'y résigneront, plus vite la Maison Blanche pourra élaborer une plus large stratégie. Et plus vite les autres pays pourront l'accepter et corriger leurs actions en conséquence, estiment Michael O'Hanlon et Sean Zeigler.