Au Pakistan, pays à majorité sunnite, les écoliers ont des manuels qui leur inculquent l'hostilité envers toutes les religions, excepté l'orthodoxie musulmane sunnite, rappelle le site Business Insider.
Ces livres affirment que le christianisme, l'hindouisme, le judaïsme, la religion des sikhs et même l'islam dans ses déclinaisons non sunnites sont de "basses croyances" auxquelles on doit s'opposer même si elles ne représentent pas de danger. Pour conforter cette position, les auteurs des manuels évoquent les croisades, la politique coloniale de l'empire britannique, les usuriers juifs et le maraudage des guerriers sikhs.
"Les manuels imposent aux écoliers un unique point de vue et interdisent toute pensée critique", a indiqué l'écrivain pakistanais Khadim Hussain, cité par le média.
Vers la dixième année d'étude, le "lavage de cerveaux" arrive à inculquer aux écoliers la conviction selon laquelle le djihad n'est qu'une forme de lutte au nom de la foi.
"Le djihad est très important dans l'islam. L'homme qui a sacrifié sa vie ne meurt jamais", stipule l'un des manuels.
Khadim Hussain souligne que ces textes imposent une vision du monde qui n'a rien à voir avec la réalité.
"Ces manuels font passer les chrétiens et les juifs pour des ennemis de l'islam", constate l'écrivain.
Les conservateurs défendent bec et ongles la loi qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour le blasphème, sujet extrêmement sensible au Pakistan, république islamique de 200 millions d'habitants.
En 2010, la chrétienne Asia Bibi, mère de quatre enfants, avait été condamnée pour blasphème suite à une dispute avec des musulmanes, mais cette décision a été contestée par la suite. Néanmoins, si personne n'a été exécuté pour blasphème jusqu'à présent, 17 condamnés dont Mme Bibi se trouvent actuellement dans le couloir de la mort pour de tels faits.
Les critiques de cette loi soulignent qu'elle est souvent instrumentalisée pour régler des différends personnels et que de nombreux innocents croupissent en prison sous de fausses accusations.