Snowden trolle la duplicité de François Hollande

© REUTERS / Svein Ove Ekornesvaag/NTB Scanpix/FilesEdward Snowden reçoit le prix de Bjornson, Molde, Norvège, le 5 Septembre, 2015
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Le président français, trop content des nouvelles liées aux "Panama Papers", s’est précipité de promettre de "protéger les lanceurs d’alerte". Edward Snowden a rappelé à M. Hollande que lors de la dernière fuite d’informations, il avait agi de manière contraire.

À la suite de l’annonce faite sur l’enquête journalistique d’évasion fiscale, baptisée Panama Papers, le président français François Hollande est intervenu dans une usine à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, lundi 4 avril.

Son avoir vu son nom parmi les "coupables", le chef de l’Etat n’a pas caché sa satisfaction et s’est réjoui des "rentrées fiscales supplémentaires" que le pays pourrait opérer grâce à ces révélations financières. Mais c’est une autre citation qui a provoqué une réaction parmi les twitternautes.

Cette phrase n’est pas passée inaperçue aux yeux du lanceur d’alerte le plus célèbre, Edward Snowden. Son commentaire ne comprend qu’un mot en français: "Vraiment?". De façon subtile, avec une question simple, mais importante, M. Snowden a montré à l’exécutif français toute sa contradiction: si M. Hollande soutient vraiment les lanceurs d’alerte, pourquoi il n’a pas levé le petit doigt pour venir en aide à Edward Snowden lorsqu’il fuyait les États-Unis.

Le Lab d’Europe 1 rappelle qu’après la révélation de secrets de l'Agence nationale de la sécurité des Etats-Unis (NSA) en 2013, détaillant la surveillance massive orchestrée par Washington, le lanceur d’alerte américain a été bloqué dans la zone de transit d’un aéroport de Moscou.

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A cet égard trois partis politiques français — EELV, le Front national et le Front de gauche — avaient appelé la France à accorder l’asile politique à celui qui porte la vérité. En outre, le parti au pouvoir, le Parti socialiste, avait refusé cette demande. C’est notamment Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, qui n’y était pas favorable. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur à l’époque, avait apparemment eu peur des conséquences et avait déclaré que c’était un "dossier extrêmement compliqué".

En ce qui concerne François Hollande, il avait dit non à la demande d’asile du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, un autre célèbre lanceur d’alerte. Voilà ce que l'Élysée avait répondu à la demande de M. Assange:

"La France a bien reçu la lettre de M. Assange. Un examen approfondi fait apparaître que compte-tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M. Assange, la France ne peut pas donner suite à sa demande".

Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a publié dimanche sur Internet des révélations sur les avoirs cachés dans des paradis fiscaux par des milliers de personnes ou organisations, parmi lesquelles figurent des dirigeants politiques en exercice, des personnalités du sport et des organisations criminelles.

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