L'analyse de l'ADN de plusieurs populations amérindiennes a montré que l'arrivée des Européens et des maladies de l'Ancien Monde avait de fait provoqué une forte réduction des populations autochtones d'Amérique, peut-on lire dans un article publié dans la revue Science Advances.
"Étonnamment, aucun génome étudié, que nous avons trouvé dans les restes de plus de 100 Amérindiens, n'a laissé de traces dans l'ADN des Amérindiens contemporains. Le seul scénario, qui correspond à ces observations, est la disparition complète des populations indiennes isolées après qu'elles soient entrées en contact avec des Européens", a indiqué Bastien Llamas de l'Université d'Adélaïde (Australie).
M.Llamas et ses collègues sont parvenus à cette conclusion et ont à nouveau accusé les conquistadores espagnols et d'autres conquérants européens du génocide des Amérindiens, après avoir restauré des fragments d'ADN extraits de près d'une centaine de momies incas et des os d'autres tribus.
En utilisant des fragments du génome mitochondrial, le groupe de scientifiques a réussi à suivre la façon dont les différents groupes indiens migraient depuis leur apparition en Amérique, il y a environ 16.000 ans, et avant le début de l'ère moderne.
Les comparaisons d'ADNmt ont montré que les ancêtres des Amérindiens se sont séparés en groupes isolés il y a environ 8.000 à 9.000 ans et ne communiquaient pas entre eux. De cette façon, ils existaient avant le début des temps modernes, lorsque tous les anciens haplogroupes d'ADNmt ont complètement disparu.
Comme cette "extinction" des haplogroupes d'ADNmt a eu lieu à peu près au moment où les conquistadors sont arrivés en Amérique, on peut dire, selon M.Llamas, que la culpabilité des Européens dans une forte réduction de la population amérindienne et dans la disparition complète d'un certain nombre de tribus est entièrement prouvée.