Hans-Dietrich Genscher était persuadé que la coopération avec la Russie était indispensable pour assurer la stabilité en Europe.
Le quotidien économique Deutsche Wirtschafts Nachrichten se souvient des préceptes de cet homme politique.
"Nous vivons aujourd'hui dans un monde globalisé et dépendons dans une mesure beaucoup plus large qu'autrefois de la coopération entre les Etats. La vieille politique de confrontation — Qui est le plus fort? Qui est le plus important?— n'est plus d'actualité. Nous avons besoin des efforts de tous les pays pour régler les crises qui nous assaillent. Le récent accord sur l'Iran montre que nous pouvons réussir si nous œuvrons de concert. Les Russes auraient pu le bloquer facilement, mais ils ne l'ont pas fait. Cela signifie que si les deux parties souhaitent quelque chose, elles l'obtiendront", a dit un jour Hans-Dietrich Genscher.
L'ancien chef de la diplomatie allemande critiquait également les sanctions décrétées par l'UE contre la Russie. Selon lui, ces mesures "n'ont pas donné l'effet escompté", mais ont causé du tort à l'économie allemande.
"Je ne pense pas que nous puissions dire qu'il s'agit d'une entreprise réussie", affirmait-il.
Selon M.Genscher, afin de comprendre le président russe, il faut savoir ce qui le motive.
"Poutine se fixe un objectif tout à fait clair: définir une position n'ayant rien à voir avec la position de faiblesse de son prédécesseur, Boris Eltsine. En effet, ça vaut la peine de faire de la politique avec ce grand pays. En Europe, il ne peut pas y avoir de stabilité sans la Russie et, bien évidemment, contre la Russie", disait le diplomate allemand.