Les Etats-Unis brandissent une menace imaginaire et cherchent à renforcer la russophobie en Europe en déployant une brigade dans les pays de l'Europe de l'Est, a déclaré dans une interview à l’agence Sputnik le député du parti Die Linke (La Gauche) au Bundestag, Alexander Neu.
"A en juger par les informations publiées par les médias, le déploiement de troupes américaines est prévu pour 2017. Si la Russie est réellement si agressive, je me demande pourquoi les Etats-Unis traînent-ils autant? Si l’immense menace posée par la Russie existait réellement, comme les Etats-Unis essaient de nous le faire croire, le déploiement devrait avoir lieu beaucoup plus tôt. Cette contradiction prouve qu'il ne s'agit pas d'une menace russe, mais que les Etats-Unis montent en épingle une menace imaginaire et essaient de renforcer la russophobie en Europe", estime le député.
"Je ne vois pas où elle est, cette agression russe. La Crimée est un sujet de discussions qui peut être apprécié de façons différentes du point de vue du Droit international. A mon tour, j'ai mon point de vue, surtout compte tenu de la liquidation de la Yougoslavie par l'Occident et de la reconnaissance des républiques yougoslaves comme Etats indépendants, notamment du Kosovo. A mon avis, il n'y a pas d'autre logique à appliquer envers la Crimée. Concernant l'Ukraine orientale, il faut noter que (…) le putsch a été provoqué non pas par la Russie, mais par l'Occident parce que le gouvernement de Ianoukovitch, gouvernement légitime, ne voulait pas signer l'accord d'association (avec l’UE, ndlr). Aussi, je vois mal comment les pays Baltes, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie peuvent être menacés par la Russie. Il s'agit d'une menace abstraite", a souligné le député.
Alexander Neu s'est montré critique à l'égard de la politique extérieure des Etats-Unis.
"Il est évident que les Etats-Unis essaient de maintenir la tension en Europe orientale et centrale. J'ai l'impression qu'ils tentent de tenir la Russie à distance parce qu'elle ne veut pas se soumettre à la vision du monde occidentale. Aussi essaie-t-on de maintenir la Russie dans un état de conflit permanent, à un niveau un peu en-dessous de celui de la guerre. Pour cela, il faut disposer de vassaux bien dociles. Et ils existent. Dans le cas de la Pologne et des pays Baltes, on peut raisonner sur le fait qu'ils ont leur histoire qui a laissé ses traces. Mais cela n'a aucun rapport avec le présent. Et c'est d'autant plus vrai en ce qui concerne la Roumanie et la Bulgarie. Tout cela atteste qu'on utilise ces pays comme des leviers (…). La réaction de tous ceux qui, outre les Russes, subissent les conséquences de cette politique, à savoir les contribuables polonais, bulgares et roumains, sera adéquate", a conclu le député.