D'après Saga al-Dulmaimi, l'ancienne épouse d'Abu Bakr al-Baghdadi, avant de devenir le leader du groupe État Islamique, son mari était "un homme normal, dévoué à sa famille".
Dans son interview exclusive accordée au quotidien suédois Expressen, elle a expliqué que lorsqu'elle l'a épousé en 2008, Abu Bakr al-Baghdadi travaillait dans une université et enseignait la religion et la charia. Mais ce n'est que plus tard que Saga a découvert que son époux était un membre actif des groupes extrémistes.
Saga al-Dulmaimi, âgée de 28 ans, a grandi en Iraq et a épousé Baghdadi après la mort de son premier mari, qui officiait comme garde du corps de Saddam Hussein et qui a été tué lors d'un combat contre des troupes américaines.
En décrivant l'homme qui est ensuite devenu le chef du "califat autoproclamé", elle parle d'"un homme dévoué à sa famille", qui "n'a même pas participé au mouvement de résistance" contre l'occupation de l'Iraq par les Américains en 2003.
"Comment il est devenu alors l'Émir du groupe terroriste le plus dangereux du monde est un mystère pour moi…"
"J'ai épousé un homme normal, qui était un professeur d'université. A l'époque il s'appelait Hisham Mohammad".
Saga raconte qu'elle n'était pourtant pas heureuse en ménage. "Il aimait les enfants. Il était leur idole. A cet égard c'était une excellente personne, mais mes relations avec lui étaient superficielles". Après être tombée enceinte de leur fille Hagar, elle a décidé de quitter Baghdadi.
"Je l'ai quitté. Oui, vous pouvez même dire que je l'ai fui. Je n'avais plus rien à voir avec lui. (…) Il était devenu une personne énigmatique. Il était impossible d'avoir une conversation normale avec lui (…) Parfois il pouvait disparaitre pendant plusieurs jours. Il disait qu'il rendait visite à son frère."
Actuellement, Saga al-Dulmaimi vit avec son mari palestinien dans la peur constante que Baghdadi tente d'enlever sa fille Hagar, qui veut aller étudier en Europe.
Abu Bakr al-Baghdadi, qui s'est autoproclamé "calife" de l'État Islamique, se trouve sur la liste des terroristes les plus recherchés du monde. Les États-Unis ont mis sa tête à prix 10 millions de dollars (8,8 millions d'euros).
La dernière fois qu'Abu Bakr al-Baghdadi s'est exprimé remonte au mois de décembre 2015 à l'occasion d'un message audio de 24 minutes diffusé sur la toile. Il affirmait alors que son organisation "s'épanouissait" malgré tous les efforts internationaux pour l'en empêcher.
