Après le renversement de Saddam Hussein, le gouvernement américain avait affirmé que les bénéfices du pétrole irakien reviendraient au peuple irakien. L'enquête "Fabrique de la corruption mondiale" menée par Fairfax Media et le Huffington Post a démenti cette promesse en dévoilant que le marché pétrolier était plus que jamais gouverné par la corruption et les pots-de-vin.
Leaked emails reveal a global bribery scandal involving oil industry giant #Unaoilhttps://t.co/umcICxw2ua
— Huffington Post (@HuffingtonPost) 30 марта 2016 г.
Au centre de ce scandale mondial, Unaoil, une société monégasque dirigée par le clan Ahsani qui a aidé les grandes multinationales à gagner les contrats pétroliers en Irak après la guerre.
Les résultats de l'enquête révèlent la proximité des Arsani avec les membres des familles royales, la manière dont ils trompent les agences anti-corruption ou contrôlent un réseau clandestin d’intermédiaires dans les pays producteurs de pétrole.
"La corruption alimente les inégalités déjà marquées à l’échelle mondiale, et fait partie des facteurs déclencheurs des printemps arabes. Fairfax Media et The Huffington Post sont en mesure de révéler comment Unaoil a découpé le marché pétrolier moyen-oriental au bénéfice de groupes occidentaux entre 2002 et 2012", déclare le Huffington Post.
Bien qu'on connaisse peu de chose sur cette société et qu'elle ne figue pas dans les classements des plus grands groupes mondiaux, elle est à l'origine de la plus grande opération de corruption mondiale, à laquelle sont mêlées des dizaines de multinationales américaines, européennes et australiennes.
Après six mois d’une enquête qui s’est étendue sur deux continents, Fairfax Media et The Huffington Post révèlent qu'Unaoil versait clandestinement des milliards de dollars pour le compte de Samsung, Hyundai, Rolls Royce, Halliburton, le constructeur français Technip ou la branche offshore du groupe australien Leighton Hold.
Grâce à une personne ayant contacté les journalistes enquêtant sur la corruption, une annonce immobilière codée a été publiée dans le Figaro pour attirer les complices dans un piège. Une série de rencontres et d’appels secrets ont alors permis aux journalistes d’obtenir une centaine de milliers de mails et de documents appartenant au clan Ahsani.
"Nombre de personnes ainsi démasquées continuent à exercer en toute impunité. Les documents exposent la trahison dont sont victimes les populations du Moyen-Orient.", souligne le Huffington Post.
Ces milliers de documents et de mails consultés par les journalistes montrent que si certains employés n'étaient pas conscients d'être impliqués dans une grosse chaîne de corruption, persuadés qu'ils étaient de recruter un authentique lobbyiste, d’autres, conscients ou soupçonnant qu’ils finançaient une action de corruption, ont fermé les yeux.
Un certain nombre de dirigeants ont, quant à eux, "non seulement donné leur approbation à cette corruption, mais eux-mêmes empoché des rétro-commissions ou donné leur accord pour masquer des dessous-de-table dans des contrats frauduleux en Irak. Un directeur a même négocié le versement mensuel d’un pot-de-vin en échange d’informations sur les pratiques internes de son entreprise", constate le Huffington Post.
Les journalistes ont souligné que les sources de cette enquête ne recherchent pas le profit mais souhaitent que les actes des personnalités les plus puissantes au sein des milieux gouvernementaux et économiques du monde entier impliqués dans cette affaire scandaleuse soient rendus publics et que ces personnalités soient punies pour leur corruption.