Des procureurs de la ville saoudienne de Jiddah, la deuxième plus grande ville d'Arabie saoudite, ont requis la peine capitale contre leurs compatriotes qui ont eu le malheur de révéler leur homosexualité sur internet, selon le journal saoudien Okaz. Ils ont fait cette proposition suite aux douzaines de cas qu'ils avaient investigués lors des six derniers mois. Il s'agît de 35 personnes condamnées à des peines de prison pour sodomie, rapporte le Washington Blade.
D'après Okaz, les autorités de Jiddah ont également traité 50 affaires impliquant des hommes coupables de s'être déguisés en femmes. Un docteur d'une ville portuaire de la mer Rouge a été libéré sous caution après avoir été arrêté pour avoir hissé le drapeau LGBT sur sa maison.
Selon un activiste LGBT, cette proposition des autorités de Jiddah a provoqué l'inquiétude parmi la communauté homosexuelle.
D'après le porte-parole du Département d'Etat américain Chanan Weissman, Washington est "au courant de ces histoires mais ne peut pas vérifier leur véracité.
En réponse, des internautes saoudiens ont commencé à notifier leurs publications avec le hashtag "You will not terrorize me. I'm gay" ("Vous ne pouvez pas me terroriser, je suis gay") pour exprimer leur protestation contre les sentences requises.
L'Arabie saoudite est un des pays du monde où les pratiques homosexuelles sont punies de mort. Les hommes n'ont pas le droit de se comporter comme des femmes ou de se travestir. La police religieuse saoudienne, qui a pour but de surveiller l'application de la charia dans le royaume, se sert des agents secrets afin de démasquer les personnes qui diffusent du contenu LGBT sur le web.
En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, un niveau inégalé depuis 20 ans dans ce royaume ultraconservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique. Les autorités invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort dans les affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.