Ayant rencontré des réfugiés à Izmir, en Turquie, ainsi qu'à Lesbos, Athènes et Idomeni, en Grèce, en décembre 2015, le photographe Kevin McElvaney a donné aux réfugiés 15 appareils photo jetables, ainsi que des enveloppes affranchies, alors qu'ils préparaient (ou poursuivaient) leur voyage vers l'Europe occidentale. Depuis, le photographe indépendant a reçu sept appareils photo. Il a été informé que cinq autres avaient été soit perdus, soit confisqués par les autorités frontalières, alors que certains étaient toujours à Izmir, car les prétendus "réfugiés" avaient échoué à se déplacer vers la Grèce. On ignore jusqu'à présent le destin des appareils des trois derniers réfugiés.
D'après McElvaney, son projet "est une tentative" pour donner à l'un des événements historiques les mieux documentés de notre temps une nouvelle perspective "en offrant aux réfugiés eux-mêmes la possibilité de documenter leur propre voyage à travers la photographie", lit-on sur le site official du projet #RefugeeCameras.
Interviewé par Sputnik, McElvaney explique le but du projet:
"C'est une sorte de vision honnête de leur part (de la part des réfugiés, ndlr) parce qu'il s'agit plus ou moins d'une vision de première main. Elle montre que ce voyage est terrible et que beaucoup de gens en souffrent".
Dans le même temps, "vous voyez qu'il y a aussi une attitude positive, et je pense que vous le sentirez plus ou moins quand vous verrez les photos que les réfugiés ont prises".
"La couverture par les médias traditionnels de la crise des réfugiés est souvent superficielle dans sa représentation de la situation", conclut le photographe.