Attentat de Bruxelles : quand un hôtel se transforme en hôpital

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Hans Van der biesen, directeur général de l’hôtel Thon rue de la Loi à Bruxelles, est un des premier a avoir porté secours aux victimes de l’explosion de la station de métro Maelbek, située en plein coeur du quartier européen.
© Photo Hans Van der Biesen“ Personne ne peut comprendre un acte pareil. Bruxelles ne doit plus jamais vivre ça”
“ Personne ne peut comprendre un acte pareil. Bruxelles ne doit plus jamais vivre ça”  - Sputnik Afrique
“ Personne ne peut comprendre un acte pareil. Bruxelles ne doit plus jamais vivre ça”

Et pour cause: l'établissement quatre étoiles qu'il dirige, qui accueille la population des institutions européennes alentour, se trouve à quelques pas d'une des pires catastrophe que la capitale belge ait connu, qui couta la vie à 20 personnnes, et fit une centaine de blessés. A 9h11, alors qu'il est lui même en train d'expliquer à ses clients de ne pas se rendre à l'aéroport Zaventem car deux bombes viennent d'exploser, c'est à nouveau le choc… physique cette fois:

station de métro Maelbeek - Sputnik Afrique
Explosion dans une station de métro à Bruxelles (VIDEO)
"On a entendu une explosition et on est allé regarder dehors. Très vite, de la fumée a commencé à sortir de la station Maelbeek. On a tout de suite compris. Il y a eu les attentats à l'aéroport, puis une heure après il y a de la fumée… Et à ce moment-là les gens, avec leurs propres forces, commençaient à remonter du metro".

Immédiatement, Hans Van des biesen et plusieurs employés s'organisent pour aider. Il y a une équipe à l'hôtel, une dizaine d'employés, qui n'est "pas formée pour un événément terrible comme celui là", mais qui a une formation annuelle de premier secours:

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"On a rassemblé toutes les boîtes de premiers soins, des bouteilles d'eau, on a pris un chariot avec des serviettes […]. Les blessés venaient au fur et à mesure, pour nous c'était impossible de rentrer dans le metro avec cette fumée, tellement présente. […] Cette odeur était intenable".

Explosion dans le métro de Bruxelles - Sputnik Afrique
Explosion dans le métro de Bruxelles, niveau de menace à 4

Ils sont parmi les premiers à porter secours, avec les employés de bureau voisins, de la Commission, du CD&V (le parti Chrétiens-démocrates et flamands). En attendant que la police arrive, ils essayaient aussi de gérer le trafic, de repousser les voitures de l'autre côté.

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Attentats de Bruxelles: les réactions des hommes politiques
"Et puis la police arrive, les pompiers, les ambulances. Ils prennent les choses en main bien sûr. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont demandé si le hall de l'hôtel pouvait servir de point de tri, d'hôpital de secours. On a tout de suite vidé et on a mis des chaises pour les victimes. Puis la Croix Rouge a amené des branquarts… c'est donc ici qu'on a donné les premiers soins, professionels.

En fonction des blessures les victimes sont dispatchés dans les différents hopitaux bruxellois. Laissant "les professionels faire leur boulot", l'hotel continue d'apporter de menues mais bienvenues fournitures: eau, ciseaux, etc. Explosion pour les uns, petit déjeuner pour les autres…. L'hôtel avaient beaucoup de reservation ce jour là: comment faire avec la clientele qui se réveille?

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Attentat de Bruxelles

"On est en 2016, avec les social media, on allait pas leur raconter d'histoires… Tous les clients sont restés dans l'hotel. Comme vous voyez, on a beaucoup de fenêtres dans l'hotel… donc on a mis des draps partout. Que ce soit en direction de la rue de la Loi, ou à l'intérieur pour faire une séparation avec le restaurant, que les clients ne soient pas confrontés avec les blessés.

Passengers walk on underground metro tracks to be evacuated after an explosion at Maelbeek train station in Brussels, Belgium, March 22, 2016, in this handout courtesy of @OSOSXE via twitter - Sputnik Afrique
Evacuation du métro de Bruxelles par les voies (VIDEO)
Il y a eu entre 40 et 50 blessés recueillis dans le hall d'entrée de l'hôtel. Ce que Hans Van der biesen il retient (entre autres), de la journée de mardi, c'est le calme et la discipline, des employés, des professionels, des blessés et même de leurs amis: "Ce n'est pas du tout comme dans un film où on voit que tout le monde est en train de crier". Pour lui, c'est lié à l'état de choc et peut-être aussi, le sentiment inconscient d'avoir eu "de la chance, car dix mètres plus loin, ou un autre wagon…''. Hans Van des biesen n'a pas le temps de se dire qu'il pourrait y avoir une deuxieme explosion, comme à l'aéroport. Cette idée ne vient ni dans son esprit ni dans celui de ses collègues.

Vous voyez des gens, qui souffrent et ont besoin d'aide, c'est une réaction naturelle de les aider. Si je suis blessé, j'espère que vous m'aiderez aussi. Pour l'instant, on n'a pas eu de nouvelles de ces personnes…"

© AFP 2024 NICOLAS MAETERLINCK / Belga Policemen stand guard near a security perimeter set in the Rue de la Loi near the Maalbeek
Policemen stand guard near a security perimeter set in the Rue de la Loi near the Maalbeek - Sputnik Afrique
Policemen stand guard near a security perimeter set in the Rue de la Loi near the Maalbeek

Des équipes de soutien psychologique ont été déplacées pour les premiers d'intervenants mais aussi l'ensemble du staff de l'hôtel. C'est eux aussi qui seront au chevet des blessés pour prendre des nouvelles, car "ils disent que c'est important, surtout quand ça se termine bien je dirai". Et l'état psychologique de l'équipe de l'hôtel?

C'est très personnel. On a fait une session personnelle entre nous mardi, tout de suite après les faits. Et aujourd'hui, une session pour tout le monde, par des professionnels. On voit que les gens réagissent très différement.

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Hans Van der biesen, grand et calme, dit se sentir bien et est très occupé par les événements. Il "admet" qu'après avoir composé le 101, son deuxième appel va à sa femme pour lui dire que quelque choses s'est passé. A ses deux enfants de 4 et 9 ans, il ne compte pas leur cacher, car ils en parlent déjà à l'école, avec les copains et ensemble ils regardent le journal pour enfants: "Je passe quelques jours a partir de demain avec ma famille, J'espere que le choc ne viendra pas à ce moment là. Mais il y aura encore des moments difficiles pour moi même. Et mes collègues aussi. Mais ces moments là on va les survivre, il y a des familles qui souffrent beaucoup plus que nous."

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