Les pays européens ont durci les règles d'entrée pour les Ukrainiens, le nombre de refus de visas Schengen a doublé en 2015 par rapport à 2013, rapporte le quotidien "Evropeïskaïa Pravda", se référant aux statistiques de la Commission européenne.
Le journal indique que si en 2013, soit avant les événements sur la place Maïdan à Kiev, les visas Schengen avaient été refusés à 1,7% des Ukrainiens, en 2014, il s'agissait déjà de 2% de refus, contre 3,4% en 2015.
Or, on constate que les consulats de certains pays européens refusent de délivrer des visas beaucoup plus souvent que les autres représentations diplomatiques. Ainsi, le consulat polonais à Vinnitsa a refusé 12% des demandes de visa déposées par des Ukrainiens. L'ambassade des Pays-Bas à Kiev n'a pas délivré de visas à 7,2% des demandeurs.
L'ambassade belge à Kiev a refusé de délivrer des visas à 6,7% des citoyens ukrainiens. Les refus de visas se montent à 6,9% au consulat tchèque dans la capitale ukrainienne, à 6% au consulat allemand, 5,7% au consulat grec, 5,7% au consulat suédois et 5,3% au consulat estonien.
Pourtant, la libéralisation du régime des visas et la suppression des visas avec l'Union européenne étaient une des promesses de campagne du président ukrainien Piotr Porochenko.
En février, la Rada Suprême (parlement) de l'Ukraine a adopté les trois dernières lois anti-corruption figurant parmi les critères requis pour la levée des visas avec l'UE. Les négociations sur la libéralisation du régime des visas entre Bruxelles et Kiev avaient commencé en octobre 2008. Pourtant, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré en mai 2015 que la libéralisation du régime des visas Schengen pour Kiev était pour l’instant impossible.
Cette déclaration a déçu les Ukrainiens qui jugent humiliant d'avoir à faire la queue devant les consulats européens pour demander des visas. Il ne s'agit toutefois que des visas de court séjour qui permettraient aux Ukrainiens de voyager sans visa dans l’espace Schengen pendant trois mois. Avec de tels visas, les Ukrainiens ne pourraient cependant pas s’installer dans un pays membre de l'Union européenne, encore moins y travailler.
On a regroupé sous l’appellation de Maïdan, ou d'EuroMaïdan, les protestations massives qui ont eu lieu à Kiev et dans certaines autres villes ukrainiennes au cours de l’hiver 2013-2014. Ces manifestations se sont soldées par un coup d'Etat et la fuite du président ukrainien de l'époque Viktor Ianoukovitch. 106 personnes ont péri dans la capitale et dans d'autres villes du pays.