"Je ne suis pas allé travailler aujourd'hui à cause de l'attentat. Les autorités ont demandé à chacun de rester chez soi. Comme tout le monde, j'ai écouté les nouvelles et appris au fur et à mesure la gravité de ce qui s'était passé", a confié Georges Berghezan à Sputnik.
"On s'y attendait un peu et les autorités politiques avaient dit après l'arrestation d'Abdeslam que la probabilité d'un attentat était grande. Ce n'est pas vraiment une surprise même si l'ampleur de l'attentat n'était pas imaginable."
M.Berghezan n'hésite pas à dénoncer l'incompétence des services belges de sécurité:
"Je pense, comme les médias français et d'autres, que les services de renseignement en Belgique ne sont pas assez compétents. C'est une première responsabilité."
Et de rappeler: "Quand la guerre a commencé en Syrie, on a complètement ignoré la menace des milieux islamistes. De nombreux jeunes sont partis se battre aux côtés d'Al-Qaïda et surtout de Daech. On les considérait comme des jeunes gens idéalistes, des humanitaires (…)"
Il a également touché à la question épineuse de la transition politique en Syrie:
"Il y a eu un angélisme total, un aveuglement contre le régime de Bachar d'Al-Assad que je ne vais pas défendre, mais au moins c'est un régime qui n'a jamais agressé la Belgique ni aucun pays occidental. Et puis il y a la responsabilité des meilleurs alliés de l'Occident dans la région de l'Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar qui ont financé, armé Daech."
En ce qui concerne l'implication militaire russe en Syrie, M. Berghezan a fait état des progrès réalisés sur le terrain:
"Depuis quelques mois, Daech perd du terrain en Syrie. L'entrée en jeu de l'armée russe a complètement modifié le rapport de forces sur le terrain. Même s'ils ne le disent pas, les dirigeants britanniques, français et américains le reconnaissent et comprennent qu'il faut maintenant continuer."
"Mais ce n'est pas uniquement l'action militaire qui va réduire la nuisance de Daech. Quand ils se sentent affaiblis sur le terrain militaire, ils deviennent peut-être d'autant plus dangereux avec des attentats-suicide, ce qu'on appelle la guerre asymétrique", a-t-il averti en guise de conclusion.
Une série d'explosions, dont l'une au moins serait l'œuvre d'un kamikaze, ont frappé mardi matin l'aéroport et le métro de Bruxelles, faisant, selon le dernier bilan, 31 morts et environ 250 blessés. Cette vague d'attentats a été revendiquée par le groupe État islamique.
*À la suite d'une erreur regrettable d'un rédacteur de notre site, nous vous informons que Monsieur Berghezan exprimait sa position personnelle, et en aucun cas celle du GRIP sur ce sujet. La rédaction de Sputnik France présente ses excuses à ses lecteurs.