Sans plans ni croquis, ni même financement ou soutien de l'Eglise officielle, le maçon-architecte autodidacte espagnol Justo Gallego Martínez, 88 ans, construit une cathédrale. Et ce, depuis déjà un demi-siècle. Malgré tous ces inconvénients, la cathédrale est grande et belle, ce qui ne manque de réchauffer le cœur de son constructeur.
Justo Gallego Martínez n'a jamais étudié l'architecture ou le génie civil. Il s'inspire de dessins de bâtiments religieux médiévaux. Le chantier s'élève sur un terrain hérité de son père. La cathédrale est faite de matériaux de récupération, Justo recevant parfois l'aide de mécènes.
Né d'une famille paysanne, Justo Gallego voulait devenir prêtre. Atteint de la tuberculose, il a été placé dans un couvent. Guéri après huit ans, il a décidé de consacrer sa vie à la construction d'une cathédrale. Depuis 1961, il travaille sans relâche.
Pendant des mois, il a vécu à l'intérieur de la cathédrale en construction. Il se lève chaque jour à 3h30 pour travailler toute la journée. S'il parvient à terminer son œuvre, il en fera don à l'Église catholique.
La porte principale de la cathédrale est ouverte du matin au soir, et tout le monde y est bienvenu. L'entrée est gratuite, mais il y a une boîte à dons, dans laquelle de nombreux visiteurs laissent volontiers un peu d'argent.
La cathédrale de Mejorada del Campo est devenue le monastère privé de don Justo, son église, son monde privé: il se plaît d'ailleurs à répéter qu'il en est le prêtre, l'évêque et le créateur.