"Vous pouvez les aimer ou ne pas les aimer, mais vous ne pouvez pas vous en débarrasser", note Le Parisien en parlant des mots anglais empruntés par les Français.
"Il n'y avait jamais autant d'anglicisme dans notre vocabulaire, jusqu'à 10%, et ce chiffre augmente de façon exponentielle", a déclaré l'expert de la langue française et professeur Jean Maillet.
De plus en plus souvent, on voit apparaître dans notre français des mots et des expressions tels que “faire le buzz” or working “dans l’open space”, “booster ma carrière”, “bruncher”, “skyper”, “tweeter”, "forwarder", “liker”, “être un has-been” et “faire son coming out”.
M. Maillet explique cette passion des Français pour les anglicismes par une paresse linguistique de ses compatriotes, les mots anglais francisés étant plus court et par conséquent plus faciles à utiliser.
De plus, l'expert met l'abondance d'anglicisme dans le Français d'aujourd'hui sur le dos de la publicité.
Selon lui, plusieurs sociétés, comme Renault, utilisent régulièrement des mots anglais dans leurs campagnes publicitaires afin de rendre leurs marques "plus internationales et branchées". Par exemple, la Renault avec son slogan "French Touch" et Air France avec "France in the air".
Le quotidien Figaro a de son côté mis en ligne une liste de 10 anglicismes qu'il faudrait éradiquer du français.
● Backstage
Rien de tel que commencer par les coulisses pour dénicher les premiers anglicismes. On peut tout aussi bien observer et raconter ce qui se passe derrière le rideau sans reprendre un terme anglo-saxon.
● Bankable
On a oublié ou l'on n'a jamais su que "bancable" existe en français depuis 1877! Il reprend le sens anglophone en l'élargissant à ce qui est "facilement négociable ou ce qui peut être escompté". Afin d'éviter toute confusion orthographique, laissons tomber cet adjectif pour utiliser le mot "rentable".
● Bashing
Si vous souhaitez calomnier, décrier, dénigrer, déprécier, diffamer, discréditer, lyncher, médire, rabaisser, rudoyer, vilipender ou ternir la réputation d'une connaissance, passez directement à l'acte, l'effet sera immédiat.
● Burn-out
Ce symptôme débarquant directement des Etats-Unis, la logique permet à ce terme d'être rapidement repris en France. Mais le surmenage ou "syndrome d'épuisement professionnel" pourrait-il venir de tous ces anglicismes que nous employons au bureau?
● Check
Au lieu d'utiliser sans arrêt ce mot, nous ferions mieux de vérifier et de contrôler nos paroles et nos actes. Sans quoi nous pourrions courir à l'échec, racine étymologique de ce mot anglais.
● Deadline
"La ligne de la mort" représente pendant la guerre de Sécession dans les camps de prisonniers la barrière à ne pas franchir sous peine d'être abattu. Reprise en 1913 dans les rédactions américaines, elle indique le délai à respecter impérativement pour les journalistes.
● Flyer
Issu du verbe "voler", le flyer a toutes les caractéristiques pour disparaître prestement. Alors pour que les prospectus et autres tracts ne s'envolent plus à tout vent, mieux vaut laisser tomber le terme anglais au profit du français.
● Name dropping
Cet anglicisme est l'un des plus snob du répertoire. Il ne sert en effet qu'à susciter l'intérêt et se faire remarquer de ses interlocuteurs en citant nonchalamment un nom connu de tous. Mieux vaut tenter un autre stratagème pour réussir son coup.
● Pitch
Quand on sait que ce terme recouvre dix-sept sens différents dans l'Oxford English Dictionnary sans reprendre la signification qu'on lui donne, il vaut mieux se ressaisir et raconter l'intrigue du roman ou du film que l'on souhaite évoquer.
● Stand-by
Pour finir en beauté et ne pas rester dans l'expectative, reléguez cette expression qui signifie littéralement "se tenir à côté". Utilisée à tort et à travers en français, il vaut mieux se libérer de tous ses anglicismes!