"Huit de nos collègues ont été interpellés tôt ce matin par la police, qui n'a présenté aucune justification à cette mesure", a annoncé l'Association des avocats libertaires (OHO) sur son compte Twitter.
Cette association avait déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle turque pour invalider la légalité des opérations de sécurisation lancées par Ankara contre des bastions kurdes du sud-est anatolien, où les partisans du PKK ont lancé un "soulèvement".
Ces interpellations interviennent dans la foulée de déclarations du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui, après l'attentat qui a fait 35 tués dimanche à Ankara, a plaidé pour élargissement de la définition des crimes terroristes en Turquie, rapporte l'AFP.
La justice turque a placé en détention mardi trois universitaires accusés de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition dénonçant les violences de l'armée dans ses opérations contre les rebelles kurdes, rapporte l'AFP.
Le conflit kurde a repris l'été dernier et a fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement avec le PKK fin 2012.
Le régime turc, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, a depuis multiplié les procédures judiciaires pour "propagande terroriste", contre le principal parti pro-kurde, le Parti démocratique des peuples (HDP), la presse et les intellectuels.